Bon alors, je vais essayer de faire une critique constructive de quelqu'un de tes textes. Pas tous parce que ça me prendrait trop de temps mais bon. Faut pas demander trop de pépitos sinon après, tu aimes plus le chocolat.
Et quand je dis chocolat, tu penses à quoi? Bonne réponse à toi, petite personne, dans le fond de la salle. On pense au suicide. C'est bien connu. La première cause de suicide, c'est quand il a plus de chocolat dans l'armoire car ton petit frère a mangé tous les pépitos.
On me demande aux micros de commencer la critique. Bon, c'est avec un fusil sur la tempe, tenu par moi ou par quelqu'un? Est ce une trace d'un homicide ou d'un suicide? Belle question, me dira t'on.
Alors déjà face à ce mastodonte de réflexion et de sentiments, il faut savoir où donner de la tête, même si il fait que quelques lignes. La première impression est assez fugitive, brutale et tu perds un peu le sens. Tu te remets à le relire et là, tu commences à comprendre. D'ailleurs, si c'était si facile dans la citation expliquée, je pense que ce serait bien mais ça retirait du piment à la vie.
Donc, on commence la deuxième lecture et la première chose qu'on voit, c'est un bloc. Un peu de ponctuations, et virgules mais ça reste assez léger. Je peux comprendre le choix artistique derrière cela. Cela décrit parfaitement la réaction qu'on devrait avoir si on vivait la situation. Il a un truc énorme, indigeste, un peu incompréhensible, aux premiers abords. Cela montre comment on serait face à cela.
Tu vois ton proche mort, dans une plaque de sang, ou pendu à un arbre, le regard blanc et livide. Tu ne comprends pas, tu le digères pas. Réellement, le parallèle est là mais ... Oui mais... Ca pose un autre problème. Ca foire toutes les parties du texte selon moi. Je te montre comment je le verrais, et je t'explique après pourquoi.
"On parle souvent de ce que quelqu'un qui s’apprête à se suicide (faute d'orthographe et de syntaxe?) doit ressentir. Mais imaginez ce que la personne qui trouve cette personne par la suite ressent.
Voir la personne qu’elle aime, étendue sur le sol, inconsciente. Voir le sang qui coule de ses veines ouvertes, la vie s’échapper par ses coulées écarlates qui s’étalent sur le sol froid et dur.
La peur, la panique, l’angoisse, l’effroi se bouscule. Elle est en train de la perdre. Elle s’en va. Elle veut s’en aller. Elle veut la quitter et la laisser errer seule dans ce monde.
Ce sont des images qui resteront à jamais graver dans sa mémoire. Chaque fois qu’elle fermera les yeux, qu’elle éteindra la lumière, l’image d’elle allongée sur ce sol, lui échappant, viendra la hanter. La peur constante de la perdre à nouveau si elle survit. L’angoisse de ne pas être là, d’arriver trop tard. De ne plus la voir joyeuse ou explosant de colère. Rien. Plus rien. C’est un visage inexpressif qui se tient devant moi. Un visage mort."
Dans la première partie, tu présentes ta situation, et tu expliques ta thématique et le choix de ta thématique. Choix qui est en plus très intéressant. Tu prends une scène tragique, habituellement montré comme le signe ultime, ou presque, de la tragédie personnelle. La vie a tellement été dur pour la personne, qu'elle a décidé d'en finir avant que la vie en finisse avec elle. Et tu vas plus loin que la tragédie. Tu imagines la première personne qui verrait un membre de sa famille, son oncle, son frère, sa mère, son meilleur ami, son amour, mort face à lui.
Dans la deuxième partie, tu utilises le: "Voir..." à deux reprises. L'émotion commence à monter progressivement et aussi la triste réalité qui rattrape la fiction. Et cela se voit dans le choix des mots. Au début, la personne voit ça comme une mauvaise blague ou un accident. Il ne réalise pas l’événement.
"Voir la personne...inconsciente." mais pas morte. La personne ne comprend pas encore face aux blocs au peu de ponctuation et de mise en page auquel il a droit.
Ensuite on vient avec: "Voir le sang qui coule de ses veines ouvertes, la vie s’échapper par ses coulées écarlates qui s’étalent sur le sol froid et dur."
On voit d'abord le sang, le mot qui montre une blessure, mais à quel point. Aux niveaux des veines, ouvertes, et là, on se rend compte que ça rigole pas trop et on rigole plus. On est plus face à cette personne seulement inconsciente. Et puis, on parle de la vie qui s'échappe, du sang écarlate, sur le sol. Tout va trop vite. Tout... On voit son proche, sur le sol, les veines ouvertes avec le sang écarlate. Et ce mot, il m'attire. Le sang écarlate. Imaginez vous, dans une ruelle sombre, le soir tombé, un homme par terre, des éclats de verre partout autour de lui. Vous vous dites que c'est seulement un simple ivrogne, mort torché. Imaginez vous la même scène avec le sang, un peu brillant, écarlate, très vif, autour de la personne. Vous voyez le côté que ça rajoute à la scène? Ca rajoute beaucoup. Mais c'est pas tout. On peut imaginer que le sang est liquide et encore chaud, qui crée une opposition avec le sol froid et dur. La vie toute chaude, toute mignonne qui vient rejoindre la triste terre sans fin.
Dans la troisième partie, ça marque un point dans ton texte. Alors qu'on imaginait juste la scène, ici, on voit la réaction de la personne voyant la suicide. Et tout va en s'amplifiant et trop vite. Si vous lisez le texte tout haut. Imaginez que dans la première partie, votre voix est posé, et elle s'accélère dans la deuxième partie quand on remarque la présence de la mort, symbolisé par le sang. Et vient la suite, comment se sent la personne. Et là, on accélère le rythme jusqu'à que ce ne soit plus compréhensible. Tout va trop vite. Seulement des mots, des phrases courtes.
Et puis vient la dernière partie, où la voix se calme et les phrases s'allongent, servant presque de conclusion à ce court texte. On décrit ce qu'aura la personne après la scène, lors de toute sa vie. On a dépassé l'acte pour aller dans la durée. Et où le deuil n'est pas fait car on garde un espoir de retour, de non acception de la chose.
"La peur ... perdre à nouveau si elle survit ... d’arriver trop tard."
Il ne l'accepte pas et à la fin, il s'accuse même. Si j'avais été là, et que j'écoutais pas ce morceau de Stup. J'aurais pu t'en empêcher. Mais Stup, c'est ma drogue...
Ensuite, il a presque le chantage d'un dernier instant avec la personne, pour pouvoir accepter la mort. On négocie avec la faucheuse mais la faucheuse ne négocie pas, elle prend. Et rien d'autre. Comme la fin du texte, rien... Rien à part un visage.
Tu as pu sentir comment je voyais le texte, comment je visualisais le texte. Or, avec ce pavé, trop réelle partie, tu as pas ta distinction de voix. La voix qui se pose, la voix qui s'accélère, la voix qui s'atténue. Tu as pas ça. Or, c'est ce qui donne la puissance au texte. J'espère que vous comprenez ce que je veux dire.
Alors, j'ai en même temps expliquer les émotions que je ressentais mais ces émotions, elles viennent pas tout seul. Elles viennent des phrases, que tu maîtrises, avec des agrandissements ou réduction de celle-ci.
Par exemple, ton introduction possède de long phrase, posé par rapport à la troisième partie qui va vite.
Tu joues avec la durée des phrases et ça me plait. Ca donne de la vie au texte. Le petit cœur tout chaud que j'avais en main, il s'est palpité d'un coup et puis a commencé à freiner pour s'éteindre. Est ce la fin, petite cœur tout mignon?
Il y a aussi la présence de renvoi comme le sang chaud et le sol froid, même si c'est peu présents mais l'idée y est et j'ai aimé donc je le signale.
Enfaîte la grosse partie du texte vient dans le rajout, de choses plus durs, plus fortes, plus intenses. Alors si vous me demandez un exemple, je vous demande d'ouvrir les yeux mon bonhomme.
En soi, tu décris bien les émotions, tu as l'idée, tu as la structure et encore, derrière. Mais ça manque de clarté, par le point que je t'ai expliqué par exemple de faire une mise en page de ton texte, même si je comprends la logique artistique derrière mais bon. Gâché un texte pour une idée, c'est dommage. Et ensuite, ta structure de répétition abonde, comme le sang qui coule, alors que le reste, une apparition par ci, une présence par là mais ils sont en minorité. On dirait la situation de la France. Pauvre minorité.
Bon, j'ai pas d'autres choses à dire, c'est très fouillis et j'ai pas envie de modifier le texte. Même pas envie aussi de faire d'autres critiques et analyses car ça prend du temps. Et bon, faut pas pousser bobone dans les orties non plus. On se calme. Si des gens ont lu ce pavé, vous êtes courageux car moi les seules pavés que j'aime, c'est les pavés de bœuf. Je recommence à dire de la merde. Mais non... Je dis juste une vérité trop puissante pour être soutenue. C'est cela, mon petit pépitos.