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| | | Sekai R |  |
| | Auteur | Message |
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Sejins
  Messages : 4696
Date d'inscription : 11/03/2018
Âge : 27
Localisation : Paris
Emploi/loisirs : Etudiant
Humeur : Joyeux
| Lun 20 Aoû - 17:35| |
| Bonjour à tous ! Ici sera posté l'ensemble de mes textes de mon histoire que j'ai nommée Sekai R (la raison ne sera dévoilée que dans la 3e partie). Du coup je vais remettre mon texte du concours avec en plus la 2e partie que j'ai déjà fini d'écrire. Voilà j'espère que vous apprécierez la lecture. Synopsis : Une vie effacée et une autre qui reprend, c’est la théorie idéale du meurtre. A l’opposée, la théorie générale du meurtre énonce qu’une vie enlevée ne se fait qu’au prix de la sienne. Quelle théorie va s’appliquer pour notre héros ? Une vie peut-elle vraiment redémarrer et reprendre son chemin comme si de rien n’était ? Et si la réponse se trouvait entre les deux ? Ô puissance divine, il est temps d’annoncer ton jugement encore une fois ! - 1ère partie:
« Une âme malchanceuse »
A minuit, dans un parc quelque peu enneigé, un homme se retrouve assis sur un banc …
« La vie. La mort. Pile ou face. Tic-tac, quelle est vraiment la différence ? »
De loin, une mystérieuse femme portant une cape et tenant son chapeau dans sa main l’observait, en se disant d’un air narquois : « Quelle âme malchanceuse … »
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Je m’appelle Eren Mortier, je fais partie de la génération qui a subi de plein fouet l’explosion du manga dans le monde entier (ce qui explique mon prénom). Je suis le créateur de l’une des entreprises à but associatif en vogue du moment, The Promised Wonderland (en hommage au manga quasi éponyme The Promised Neverland), qui consiste à peu près à de la vente de produits dérivés de mangas dans le monde entier afin de récolter de l’argent. Ces retombées économiques servent au quotidien à octroyer des bourses d’études aux étudiants dans le besoin partout dans le monde, et à moyen et long terme à créer des écoles et des lycées. Voilà pour le beau côté de la pièce de yen, un jeune arbre, représentant selon moi l’espoir pour ces nombreux enfants en difficulté financière.
Malheureusement une pièce a toujours deux faces. Maintenant place au côté moins reluisant : le chiffre un. Un comme mon actif de personnes tuées. En effet, à l’aide de mon pistolet, je viens de tuer froidement et sans remords le chef d’un clan de yakuzas chez lui qui faisait de l’ombre à mon entreprise, au moment du passage à la nouvelle année. La préparation millimétrée de mon équipe (composée de mes collègues) a si bien fonctionné que c’en était presque effrayant. Je viens de me séparer de mon équipe, participant à la grande fête comme si de rien n’était. Comment ne pas être heureux en cet instant ? Cette crapule, qui a menacé mon entreprise en diffusant des fake news et en m’envoyant une vidéo du meurtre de ma fille de 4 ans, n’était plus de ce monde. C’est comme si un nouveau monde s’ouvrait à moi. Cependant cette joie fut de courte durée…
Très tôt le matin, aux alentours de six heures, des policiers emmènent ma femme enceinte au poste de police, sans que je ne puisse avoir la possibilité de l’accompagner. Après un long moment de réflexion, je décide de sortir pour prendre l’air et me changer les idées. Dans ma rue je croise mes voisins qui rentrent chez eux, ils ne m’adressent même pas un regard, eux qui sont si jovials d’habitude. Je continue ma route et je me pose dans mon café préféré. A mon entrée j’y sens une tension palpable, digne d’un bon film de western américain. Je commande la même chose à chaque fois, le gérant n’a même plus besoin de me demander. A ma grande incompréhension, celui-ci m’ignore purement et simplement. J’entends des clients chuchoter tout en me fixant du regard. Je décide de m’en aller.
Il est dix heures du matin et j’arrive au siège de mon entreprise. Je prends de leurs nouvelles et ils me répondent que par des signes de la tête ou de la main. Au détour d’un couloir, j’entends un jeune stagiaire s’entretenir avec mon « bras droit » :
- Je viens de voir le patron, il n’a pas trop l’air dans son assiette.
- Ne lui adresse pas la parole, cela peut être dangereux pour toi.
- Alors cette rumeur est vraie …
De quelle rumeur parle-t-il ? Je n’en ai aucune idée. Cette conversation commence véritablement à éveiller mes soupçons : il se passe vraiment quelque chose de bizarre avec moi, mais quoi ? Je ne trouve pas la réponse. Afin de fuir cette ambiance négative et de me concentrer sur moi-même, je prends la décision de faire ce que je ne faisais pas souvent, me recueillir au temple Sensō-ji, qui n’est pas très loin de chez moi. Sur le chemin, les passants ont l’air très occupés, que ce soit les enfants, les adultes ou les personnes d’un âge plus avancé. « Les temps ont changé », me dis-je en souriant.
Comme c’est souvent le cas, le temple est bondé de touristes qui prennent notamment des photos des pagodes et des statues des divinités bouddhistes. Pourtant il y a un élément qui capte mon attention : le silence qui parcourt toute l’aire du temple. Première chose qui me vient à l’esprit : « Enfin mes compatriotes français sont respectueux de ces environnements qui demandent le calme afin de se recueillir en toute tranquillité ». Je vais me poser sur l’herbe au bord d’une petite rivière. A partir de là, je commence à repenser à tout ce qui est arrivé cette journée : l’arrestation de ma femme, l’attitude bizarre des clients du café, des passants et de mes collègues de travail, et cette phrase énigmatique « Alors cette rumeur est vraie ». Tous ces événements avaient-ils un lien entre eux ? Je lis la presse : il n'est pas fait mention ni de ma personne ni de l’entreprise. « Le meurtre. Oui, c’est la seule chose inhabituelle (et pour le cas elle est même interdite) que j’ai faite. ». Pourtant seuls mes collègues sont au courant et ils ont adopté le même comportement que les autres personnes. Il y a quelque chose qui cloche, on me prépare peut-être une surprise … Ma petite rêverie est stoppée par un enfant haut comme trois pommes qui me bouscule légèrement pour ramasser un quelconque objet qu’il a sûrement dû faire tomber par terre. Il s’excuse poliment en baissant sa tête et puis s’en va. J’ai eu l’impression que son sourire était forcé. Que de personnes étranges en ce jour de l’An…
- Un enfant aussi calme, ça ne court pas les rues.
- En effet, on devrait se réjouir de cela.
- Vous ne trouvez pas ça bizarre, monsieur ?
Une femme aux allures de magicienne venait de m’adresser la parole, c’était la première fois de la journée et ça me faisait très plaisir, même si ça venait d’une personne que je trouvais bizarre en apparence.
- Non ce n’est pas bizarre, il existe toutes sortes d’enfants avec chacun son caractère. Par contre vous, vous semblez quelque peu bizarre, je ne vous cache pas.
- Ah bon vraiment ? Elle commence à pouffer de rire.
Je me présente, mon nom est Sachiko Nunnery mais on me surnomme Niya-san pour mon sourire. Je suis une agente agréée par le gouvernement. Mon métier, c’est de surveiller les criminels. Je me suis spécialisée dans la surveillance des tueurs de genre masculin. Elle ricane doucement.
- Et quelle est la personne que vous suivez actuellement ?
- Vous n’avez pas deviné ? Les hommes sont si bêtes parfois. Il s’agit de vous.
- Co-Comment ça ?
- Comment avez-vous pu croire un seul instant que vous alliez échapper à votre jugement ? Vous avez pêché mon ami. Vous avez cédé à votre colère, certes légitime mais néfaste, pour vous en prendre à un autre et lui ôter la vie.
- Comment êtes-vous au courant ?
- Mais voyons nous sommes en 2040 ! A partir d’une image donnée il est très facile d’identifier la personne qui se trouve dessus. Le fils aîné de la victime est parti porter plainte contre X peu de temps après votre acte. Votre erreur a été de vous occuper de la victime dans sa maison. C’était quand-même un kumicho, vous pensiez vraiment qu’il n’y aurait aucun téléphone portable pour vous filmer, ne serait-ce qu’une fraction de seconde ? Ce n’est pas professionnel tout ça ! Un tir de sniper aurait largement fait l’affaire.
Alors voilà le secret derrière ce taux de criminalité très proche de zéro au Japon ! Quelle efficacité de la part des policiers, ça fait peur ! Mais attends, qu’est-ce qui va m’arriver ? Il faut que je demande à cette agente. Mais ! Mais ! Mais où est-elle passée ? Très bizarre cette femme, je ferai bien d’aller prier.
Dans la foule de touristes du temple
« Intriguant ! Intéressant le choix de ce temple. Aurait-il choisi inconsciemment celui-ci pour se faire pardonner de ses actes ? …. »
18 heures – chez Eren
Le retour chez moi s’est fait de la même manière que ce matin : aucun bruit autour de moi, beaucoup plus en s’éloignant de moi, comme si j’étais l’épicentre d’un trou noir. A présent j’essaie de ne m’occuper plus que de moi, de prendre du bon temps dans cette période qu’on pourrait qualifier de « temps libre », même si ce n’est pas exactement le cas. Je contemple « notre » photo de mariage avec une petite pointe de nostalgie, puis celle de ma fille. Les larmes commencent à couler. Comment ma vie a pu être bouleversée en seulement quelques mois ? Tout allait si bien avant… La porte de la maison s’ouvre : c’est ma femme. Sans me dire un mot, elle va prendre sa douche puis me prépare à manger. Je me mets à table et découvre le plat du soir : un vrai festin. On aurait dit qu’elle avait préparé le repas de sa vie ! Je la remercie et je commence à manger. J’essaye de lui soutirer des informations sur ce qui s’est passé avec les policiers mais elle ne veut pas me répondre. Alors je lui raconte ma journée sans omettre le moindre détail. Elle me sourit d’un air triste. Après le repas on s’assoit sur le canapé et elle met la vidéo de notre mariage, à ma grande surprise puisqu’elle ne prend pas souvent les devants pour regarder quelque chose à la télé. Elle s’agrippe assez fort à mon bras pendant la lecture de la vidéo, c’est sa deuxième action inhabituelle ce qui m’étonne et me préoccupe fortement. Elle enchaîne avec la vidéo des premiers pas de notre fille. Je la contemple : elle est calme, obnubilée par sa fille qui avance vers la caméra et qui, petit à petit, se met debout et se met à crier. Hannah tu étais une enfant tellement mignonne et tellement énergique … A la fin de la lecture de la vidéo, ma femme prend ma main et la pose sur son ventre. Notre fils devrait naître dans un peu moins de deux mois normalement. C’est sûrement en pensant à cela qu’elle se mit doucement à pleurer tout en me faisant face.
- Hamiko …
Je la prends dans mes bras et, malgré moi, l’émotion me submerge également. Ce troisième acte est le coup de grâce, maintenant il est sûr et certain qu’il va m’arriver quelque chose de terrible, je le sens. Je veux me défaire de ses bras mais elle ne veut pas me lâcher, ainsi j’attends patiemment et calmement. Une dizaine de minutes plus tard, elle me relâche doucement et par la suite me décroche un dernier sourire.
Peu de temps avant minuit
Je suis sorti de la maison car je ne pouvais plus supporter de voir cette mine si triste de ma femme. Je suis maintenant dans le parc sous la tombée de quelques flocons de neige.
- Bonsoir.
- Bonsoir Niya-san, comment allez-vous ?
- Très bien, une nuit enneigée me ravit toujours. Vous savez je ne vous ai pas tout dit.
- Je vous écoute.
- Vous êtes devenu un Damné. Les non-Damnés ont interdiction de parler aux Damnés sous peine de devenir comme eux. Grâce aux puces qu’on reçoit chacun à notre naissance, on est au courant des nouveaux Damnés en temps réel. C’est pour cela que les étrangers ne sont pas mis au courant. On reste un Damné toute sa vie, c’est pourquoi la majorité des nouveaux Damnés se suicident. Et vous, qu’allez-vous faire ? Vivre en restant un Damné toute votre vie, ou vous suicider stupidement ?
Puis elle a disparu.
« La vie. La mort. Pile ou face. Tic-tac, quelle est vraiment la différence ? »
Sachiko de loin : « Quelle âme malchanceuse … »
- 2ème partie:
« Renaissance »
02 janvier 2040 – 5h30
Les rayons de soleil me réveillent. Sans m’en rendre compte je me suis assoupi sur le banc du parc et y ai passé toute la nuit.
- Oh, vous êtes toujours vivant ? C’est fort dommage, vous rallongez ma mission, dit-elle avec son ricanement habituel.
- Pour quelques temps encore, mais ne vous inquiétez pas je n’en ai plus pour très longtemps.
- Et si à la place je vous présentais une bonne affaire ? Elle ricane encore.
- Je vous écoute, ce n’est pas comme si j’étais pressé de toute manière.
- Qui dit Damné ne dit pas forcément que votre vie est fichue. Comme je vous l’ai raconté tout à l’heure, tout le monde ne choisit pas la mort : il existe parmi nos citoyens des Damnés bien vivants qui arpentent les rues de notre pays tous les jours. Je vous explique : un Damné a deux solutions qui s’offrent à lui. La première est de vivre dans des endroits construits spécialement pour les Damnés pour le restant de vos jours. C’est la proposition choisie par le plupart des Damnés, notamment les célibataires qui y trouvent une façon de refaire leur vie. Le lieu où vivent les Damnés se situe sous terre, à l’abri des regards indiscrets. Selon les derniers chiffres ils seraient quelques milliers. Sachez pour votre gouverne que si vous deviez avoir un enfant avec une Damnée vous auriez le choix de le confier à un orphelinat ou de le garder mais dans ce cas il deviendrait lui aussi un Damné, vous comprenez ? Quant à la seconde solution… Elle éclate de rire. Quant à la seconde solution, c’est un véritable pari sur l’avenir. Si vous souhaitez revoir votre famille un jour c’est le seul moyen d’y parvenir. Mais cela ne sera pas simple. Cela consiste à intégrer l’Agence Spéciale des Espions Damnés (ASED), une agence privée collaborant étroitement avec l’Etat se situant dans un endroit reculé du pays. Et pour y parvenir il faudra survivre à un entraînement intensif de plusieurs mois donné par cette même agence qui possède une école. J’ai entendu dire que ces espions sont les meilleurs du pays et qu’ils sont rompus à toutes les techniques que nécessite ce métier. C’est une agence méconnue du grand public bien sûr, mais aussi de la majorité des militaires et des hommes politiques. Seuls l’Empereur, le Premier Ministre, le Ministre de la défense et le Chef d’état-major sont au courant. Et les agents comme moi bien évidemment pour exposer la situation aux néo-Damnés. Nous sommes dix agents en tout. Donc au total ça fait quatorze personnes qui savent absolument tout des enjeux que vous représentez, vous les Damnés. Cela fait beaucoup d’éléments à ingurgiter en même temps je vous comprends. Je vous laisse une semaine pour vous décider.
- Pas la peine, mon choix est déjà fait.
- Oh, intéressant ! Et quel est-il ?
- D’après vous ? Je n’ai pas de temps à perdre pour retrouver ma famille, en route vers cette fameuse agence !
- Aurais-je déniché une perle ? Elle ricane de nouveau. Allons-y !
7h – Dans la cour d’un grand établissement
- Bonjour Directeur !
- Bonjour ma petite Sachiko, quel bon vent t’amène de si bonne heure ?
- J’ai amené avec moi un nouvel élève assez intéressant. Ricanements.
- Oh laisse-moi voir ça. Ok, d’accord (tout en m’analysant). Il n’a pas l’air exceptionnel ton homme, malgré de bonnes proportions. Mais bon, c’est le cas de la plupart des agents en arrivant ici.
- Ne t’inquiète pas, il va te surprendre. Eren, je te présente Kawhi Powell. C’est le directeur de l’agence. Il a reçu le surnom de Ryuku pour ses nombreux meurtres de personnes de haut rang de l’Etat dans plusieurs pays, pour le compte de notre nation. La cinquantaine arrivée, il a décidé d’arrêter l’espionnage et de créer sa propre école, chose qu’il n’aurait pas pu faire bien évidemment sans son statut acquis au fil des années. Cela fait donc cinq ans que l’école existe.
- Bonjour Monsieur Powell, je m’appelle Eren Mortier. Enchanté de faire votre connaissance.
- De même. Oh oh oh un français ?
- Et pas n’importe lequel mon ami. Encore un ricanement, puis elle commence à s’adresser à moi. Notre directeur s’intéresse souvent aux étrangers, étant lui-même un anglais. Je lui ai aussi tapé dans l’œil puisque je suis orpheline et que vu mon apparence je suis sûrement d’ascendance européenne. J’ai vécu au couvent où on m’a donné ce nom. Bref. Mon cher directeur, ce jeune homme que vous avez en face de vous était il y a encore quelques jours une des personnalités les plus aimés au monde. C’est Eren Mortier, le créateur et PDG de l’entreprise The Promised Wonderland.
- Vraiment ? Comment une personne d’une renommée mondiale tel que vous a pu devenir un Damné ?
- Une vengeance, une simple erreur de débutant. Ricanements.
- Je te souhaite la bienvenue au sein de mon établissement (oui je tutoie tous mes élèves). J’espère de tout cœur que tu pourras rejoindre les six agents qui font la renommée de mon agence. Tu as de la chance, tu arrives à temps car la prochaine session commence dans moins de deux semaines. J’en fais deux par an : une le 15 janvier et une le 15 juillet. Chaque session dure cinq mois.
Seulement six individus ont réussi le test. Cela fait à peine un nouvel agent chaque année, le test doit être d’un niveau extrême, me disais-je en pensées.
- Viens avec moi, je vais te montrer ta chambre.
- Je vous suis Monsieur Powell.
- Tu peux m’appeler Directeur.
- D’accord Directeur.
- Bon Eren-san c’est ici que nos chemins se séparent. Je vous souhaite bonne chance et à dans cinq mois peut-être, une surprise pourrait bien vous y attendre. Ricanement final.
- Au revoir Niya-san.
Le Directeur, pensif : « C’est la deuxième personne que Niya-san ramène ici, la première était un véritable monstre, une force de la nature. Quel talent nous cache celui-ci ? J’aimerais le savoir … ».
12h30 – Déjeuner
Le Directeur rassemble à table les habitants de la demeure.
- Mes enfants, je vous présente un nouveau camarade de promotion. Il s’appelle Eren.
- Eren Mortier, enchanté de faire votre connaissance.
- Eren Mortier ?!!! Le PDG de TPW ? Je suis l’une de vos plus grandes admiratrices, je m’appelle Silvana Dos Santos. C’est incroyable de vous rencontrer ici.
Je ressens dans ses yeux verts pétillants une joie de vivre assez vive, caractéristique des jeunes filles de son âge. La couleur noire de sa peau et son nom donnent l’indication d’une étrangère.
- En effet comment une personne aussi célèbre que vous a pu se retrouver dans un tel endroit ? D’après mon expérience de garde du corps, c’est un concurrent qui a voulu vous évincer. Je me nomme Adam Haidi, je m’excuse pour mon impolitesse.
Il est d’un âge un peu plus avancé que les autres. Me serrant la main, je remarque qu’il a en effet la carrure idéale pour son métier, bien bâti et avec une certaine assurance qui vous intimide. Son teint hâlé m’indique qu’il est également étranger.
- Kuhuhu ! Il est ici pour la même raison que nous les amis : c’est un Damné qui veut goûter de nouveau à la liberté. Ilona Asagawa, jamais enchantée lorsqu’il s’agit d’un homme.
Une jeune femme à l’allure de Mary Poppins me dévisage intensément pour une raison que j’ignore. Elle me met un peu mal à l’aise et sa dernière remarque n’augure rien de bon…
- Pfff encore un civil qui ne va faire que nous ralentir, c’est pas un jeu ici !
- Calme-toi mon petit Ryouga, sache qu’Eren a été recommandé par Sachiko Nunnery.
- Vraiment ? Intéressant. Il esquisse un sourire. Mon nom ? Ryouga Shintaro, tu ferais bien de t’en souvenir !
Affalé sur sa chaise, il me toise de haut en bas. Aussi musclé qu’Adam, il a tout de l’attitude d’un véritable voyou avec ses tresses noires et son allure négligée.
- Et la personne assise au fond s’appelle Kamui Sato, il est timide pour l’instant mais peut-être que ça changera avec vos épreuves. Sois gentil avec lui mon garçon.
Un garçon plutôt frêle me fait face. Je discerne son regard intensif me traverser. Il me regarde mais ne voit pas réellement. Alors à qui s’adresse ce regard intriguant ?
Ryouga, ça fait cinq mois qu’il attend pour la nouvelle session. Ilona trois mois. Kamui lui a emboîté le pas. Silvana est là depuis un mois. Adam nous a rejoints il y a deux semaines. A un petit peu moins de deux semaines, je ne pense pas qu’il y ait d’autres candidats, c’est donc le moment de vous forger un esprit de groupe.
Après le déjeuner on m’a emmené à l’infirmerie pour me faire une piqure, la routine pour les nouveaux arrivés selon eux.
Pendant ces deux semaines j’ai essayé de communiquer avec tous les membres du groupe. Avec plus ou moins de réussite. Silvana et Adam m’ont raconté leur histoire. Silvana est une jeune brésilienne de dix-huit ans qui est venue passer ses vacances avec son groupe de cambrioleurs au Japon sur sa demande, étant fan de la culture nippone. Elle et son groupe ont voulu braquer une banque et Silvana a été utilisée comme appât sans qu’elle n’ait été mise au courant. Grâce à son silence devant les policiers, le braquage a été un succès mais elle a trinqué pour les autres membres. Quant à Adam c’était un garde du corps d’un styliste reconnu. Il a eu le malheur d’endommager sa maison alors qu’ils étaient attaqués. Le fils de son employeur ne l’a pas accepté et lui aussi a dû payer l’addition. J’ai pu discuter un peu avec Ryouga mais celui-ci n’a rien voulu m’apprendre sur sa vie, se justifiant par le fait qu’on ne se connaissait pas assez. Ilona ne m’a plus adressé la parole depuis notre repas de présentation. Kamui de son côté me répète inlassablement que son histoire n’est pas intéressante. Personne ne m’a l’air vraiment hostile, ce qui est un bon point.
Deux semaines plus tard, 15 janvier 2040 – 9h – salle de réunion
- Bonjour à tous ! J’espère que vous avez bien dormi, le jour que vous attendiez tous est enfin arrivé : votre formation à l’art de l’espionnage va commencer aujourd’hui ! Je vais vous demander de bien vouloir ranger vos affaires personnelles. Dans cinq minutes, une équipe va venir vous bander les yeux et vous emmener sur le lieu de votre première épreuve, celle que tous les débutants redoutent. Je vous souhaite à tous bonne chance.
Cinq minutes plus tard on nous emmène comme prévu, les yeux bandés, dans une salle. Je sens qu’on me menotte les mains. On m’enlève mon bandeau.
- L’épreuve va bientôt commencer. Au signal sonore, vous devrez essayer de vous échapper de la salle. Il n’y a pas de limite de temps. Bonne chance à vous.
La salle est plutôt petite, elle ne doit pas dépasser les quinze mètres carrés. Il n’y a pas de lumière apparente, pas d’objet non plus. Il y a juste moi et la salle en tête à tête. Le signal retentit.
9h20 – Dans la salle de Ryouga
Ryouga se réjouit de l’apparente facilité de l’épreuve. Il frissonne d’impatience à l’idée d’en mettre plein la vue au Directeur. Il se concentre et de la glace sort de sa bouche. Il l’utilise sur sa corde qu’il arrive ensuite à casser.
9h25 – Dans les salles de Silvana, d’Adam et de Kamui
Silvana et Adam se débattent tant bien que mal mais la corde ne veut pas céder. Kamui s’est endormi.
9h30 – Dans la salle d’Ilona
Ilona tâte la solidité de la corde tout en observant la salle, dénuée d’une quelconque fenêtre. Elle pense que la corde est faite en zylon (nom donné au PBO, le polymère affichant la plus grande résistance à la rupture des fibres, avant la mise au point de la fibre M5). De cette hypothèse elle déduit qu’un moyen de se défaire de la corde est de produire de la lumière. Un large sourire aux lèvres, elle se rappelle avoir emporté sur elle quelques affaires. Elle sort son rouge à lèvres laser et l’active. De la lumière d’une forte intensité apparaît. A sa grande surprise, la corde ne produit aucune réaction. Alors elle commence à s’interroger sur la nature réelle de cette corde. Après mûre réflexion, elle se rend compte que l’obscurité est un appât pour duper les candidats. De ce fait, et avec toutes les informations qu’elle possède, elle en conclut que la corde est faite avec de la fibre M5 (apparu en 1999, ce matériau offre la plus grande résistance à la traction et au feu, cependant les difficultés d’extrusion ont retardé sa mise sur le marché). Par conséquent elle se résout à utiliser son laser directement sur la corde. La corde cède et elle arrive à se détacher. Elle prévoit d’en faire de même avec la porte quand soudain elle remarque quelque chose : celle-ci a disparu. Reprenant ses esprits après quelques secondes de stupeur, elle utilise son laser qui ne fait aucune égratignure au mur. Une goutte de sueur traverse son front, l’agacement commence à monter en elle. Elle croit fermement à une entourloupe du « vieux » comme elle l’appelle.
9h35 – Dans la salle d’Adam
Adam, qui était très calme depuis le début de l’épreuve, laisse éclater son amertume : il comprend qu’il n’a pas d’autre choix que d’utiliser sa vraie force pour s’en sortir. Il réussit à se détacher et donne un violent coup sur le mur avec son poing. Le mur ne cède pas, il a au contraire absorbé sa force. Le mur apparaît comme formé d’un certain blindage. A ce moment-là, l’idée de l’impossibilité de sortir de la salle lui traverse l’esprit. Il envisage une raison à cela.
9h35 – Dans la salle d’Eren
J’en étais arrivé à la même conclusion qu’Adam. Après avoir évalué la salle sous toutes ses facettes, c’est-à-dire un espace dénué de toute lumière sans aucune irrégularité dans les quatre murs m’entourant qui peut faire penser à une quelconque sortie, j’estime à juste titre que le but réel est distinct de celui annoncé par l’examinateur. Un léger frisson qui parcourt mon corps entièrement trouble ma pensée. Sans m’en rendre compte, un froid s’était installé dans la pièce. Peu importe, je reviens sur mon raisonnement : si le Directeur n’attend pas de nous de sortir de ce guêpier, c’est qu’il examine notre résistance mentale. Il faut que je tienne dans ces conditions jusqu’à la fin. C’est pourquoi je vais méditer en attendant. Finalement mon passage au temple Sensō-ji m’aura servi plus tôt que je ne le pensais.
9h40 – Dans la salle de Silvana
Silvana se donne du courage tout en serrant les dents. Elle s’est fixée comme objectif de devenir espionne et elle va y arriver. Malgré le froid qui se fait de plus en plus présent dans la salle, la panique ne l’atteint pas. Elle est concentrée sur sa respiration régulière, cherchant une porte de sortie du coin de l’œil qu’elle ne trouve pas. Par ailleurs elle n’a pas encore réglé le problème de la corde. Cette situation de désespoir la galvanise d’une manière tellement forte qu’on pourrait quasiment la prendre pour une folle. Elle se met à sourire.
9h45 – Dans la salle de Kamui
Kamui, en train de dormir, est en train de songer à exterminer tous les dirigeants du Japon afin d’en faire un pays meilleur et plus respectueux des individus.
9h50 – Dans la salle de Ryouga
Cela fait une demi-heure que l’épreuve a commencé. Malgré toute sa bonne volonté (il avait lancé du feu, de la glace et du vent sur le mur), sa démarche pour s’évader de la pièce n’a pas abouti. Et ce n’est pas la seule chose dont il doit se soucier. Au fil de l’épreuve, pour une raison qui lui est inconnue, sa force décline. Force est de constater qu’il doit abandonner l’idée de sortir de la salle, ce qu’il a du mal à accepter. Il se rassure en se disant que si lui n’y arrive pas, les autres ne le peuvent pas non plus. Il prend donc la décision de se réchauffer avec un petit feu dont il a le secret car il a effectivement relevé la diminution progressive de la température depuis le début de l’épreuve.
22 janvier 2040 – 9h20
Un signal retentit.
Le directeur s’excite.
- Allons voir l’état de nos amis !
Dans la salle de Ryouga
On retrouve Ryouga assis tout près de son feu. On vient lui annoncer la fin de l’épreuve.
Dans les salles d’Ilona et de Silvana
Ilona et Silvana sont allongées par terre, les yeux fermés. Une personne entre pour chacune d’entre elles pour l’examiner, quand tout à coup elles se relèvent pour maîtriser leur adversaire. Chacune des deux ligote son adversaire, puis sort de la salle.
Dans la salle de Kamui
L’examinateur n’arrive pas à réveiller Kamui et fait amener une civière pour le porter.
Dans la salle d’Eren
On me « réveille » (je n’étais pas endormi bien évidemment) et on m’amène à la salle de réunion. Sur le chemin je croise Ilona et Silvana qui nous menacent.
- Les mains derrière la tête c’est un ordre !
- Mais qu’est-ce que vous fichez les filles ? L’épreuve est déjà terminée.
- Comment ça ?
- Votre examinateur a oublié de vous le dire ?
Les deux femmes se regardent avec un air ahuri, puis Silvana se met à répondre.
- On dirait bien ! Il nous a dit d’avancer dans cette direction et qu’il allait nous rejoindre après, il voulait peut-être vérifier l’état de la salle hihi.
- D’accord, suivez-nous.
22 janvier 2040 – 9h40 – Salle de réunion
- Kamui vient d’arriver (le médecin a réussi à le réveiller), on est au complet maintenant ! Je vous félicite pour avoir passé la première épreuve. Dites-moi, quelles sont vos impressions dessus ?
- Vous n’êtes qu’un sadique, comme tous les hommes ! Ilona a en travers de la gorge ce sentiment d’impuissance lié à l’impossibilité de sortir de la salle et au froid qui se répandait crescendo.
- Calme-toi voyons Ilona, ce n’est pas comme ça que tu vas gagner leur confiance. Silvana, malgré la souffrance dont elle a été sujette, pense toujours positivement.
- Une épreuve compliquée, je dirais quasiment irréalisable. On ne sera jamais confronté à cette situation à l’avenir. Son affirmation est accompagnée d’une assurance absolue.
- Détrompe-toi mon petit Adam, avec l’amélioration de la technologie, il n’est pas impossible qu’un jour pas si lointain puisse exister ce genre de salles d’interrogatoire.
- Je le pense aussi … Ma parole est emplie d’une pointe de tristesse.
- En tout cas il y en a un qui s’est offert le luxe de piquer un somme pendant la durée totale de l’épreuve, petit veinard ! Ryouga éprouve un peu de jalousie à l’égard de Kamui qui n’a rien essayé pour se sortir de la salle ce qui lui a permis de ne pas perdre beaucoup d’énergie.
- Qu’est-ce qui s’est passé ? Je ne me souviens de rien. Il se met à bailler.
- Normal espèce d’idiot t’as pioncé durant le déroulement de l’épreuve !
- Mes enfants je vais tout vous expliquer en détail. Cette première épreuve est en quelque sorte « le concours d’entrée » dans notre chère école. Elle me permet d’évaluer votre volonté à devenir un espion. La plupart des candidats échoue ici, par abandon le plus souvent, ou par incapacité à pouvoir continuer après avoir « résisté » pendant une semaine.
- Vous y allez quand-même un peu fort Directeur, ce n’est pas comme ça que vous allez recruter des nouveaux agents. Tout le monde n’a pas des facilités comme moi. Son air satisfait avait irrité Ilona qui voulait lui mettre une gifle.
- Donc comme vous avez pu le deviner, cette épreuve consistait en premier lieu à un test de survie, en conditions difficiles (fortes variations de température, simulation de fortes pluies et d’impacts de foudre, drainage d’énergie de temps en temps). Vous l’avez très bien remarqué, il était impossible de sortir de cette salle malgré les talents dont ont pu faire preuve certains d’entre vous. Enfin c’est ce que vous pensez.
- Qu’est-ce que vous racontez Directeur ? J’ai étudié l’espace sous toutes ses coutures, je suis sûr qu’il n’y avait aucune échappatoire, dis-je d’un air déterminé.
- Oui c’est vrai ça ! renchérit Silvana.
- Sauf s’il y avait un bouton à actionner pour une trappe, ce qu’un ennemi sensé ne ferait en aucun cas, rétorque Ilona.
- Il y avait un seul et unique moyen de s’échapper de la salle, et vous savez lequel. Il fallait trouver un moyen de contacter les membres à l’extérieur de la salle et trouver une raison pour qu’ils viennent vous ouvrir la porte et les piéger par la suite.
- C’est clairement une technique pour les faibles, quelqu’un de fort ne doit pas s’abaisser à cela, énonce Ryouga avec fierté.
- Peu importe que tu sois « fort » ou pas. Si tu n’es pas capable de t’échapper, le résultat est le même, imbécile ! répond Silvana en se moquant de lui.
- Exactement. Ton orgueil te perdra mon ami, ajoute Adam.
- Je reprends. Et c’est donc là qu’intervient le deuxième but de ce test : il s’agissait d’évaluer votre capacité à dissimuler des informations sur vous à votre ennemi, et sur ce point tout le monde n’a pas réussi. Je vais vous débriefer cela tout de suite. Ladies first, commençons par la plus jeune, Silvana. Silvana, durant une bonne partie du début de l’épreuve, tu t’es débattue afin de détacher ta corde. C’était une grosse erreur.
- Ah bon pourquoi ?
- Au moment où tu as commencé tu aurais déjà dû t’apercevoir que cette corde était très solide. Ainsi, je peux aisément deviner que tu ne possèdes pas de capacité spéciale. Cependant j’ai beaucoup apprécié ce que tu as fait avec Ilona à la fin de l’épreuve : profiter de l’arrivée des examinateurs pour les piéger et sortir de la salle.
Un sourire plein de satisfaction orne le visage des deux demoiselles.
Par contre il y a deux bémols à cette action : premièrement vous avez entamé votre action après le signal sonore, lequel signifiait la fin de l’épreuve, chose que vous auriez pu largement deviner.
Leur satisfaction se transforme en déception, le sourire laissant place à un tic de mécontentement pour Ilona et à une moue pour Silvana.
Deuxièmement, vous avez mis votre plan à exécution dans un milieu hostile dont vous ne connaissez précisément ni les lieux, ni les personnes qui y sont présentes. C’est aussi une grave erreur. Il faut apprendre à connaître son milieu avant d’établir un plan. En effet, si vous vous faites attraper de nouveau, vous ne pourrez plus berner votre surveillant aussi facilement.
- On reconnaît bien votre patte le vieux, annonce Ilona dans un rire jaune.
- Pour en revenir à toi Ilona, j’ai bien aimé ton astuce pour te libérer de la corde. On vous a en effet demandé de ranger vos affaires avant de commencer mais rien n’interdisait de garder quelque chose sur soi. Et de ce côté-là Ilona a été très maligne, c’est très utile en mission.
- Vous n’avez pas de chance, cette qualité fait défaut aux hommes malheureusement, déclare Ilona avec son regard provocateur.
- Il faut l’esprit et le corps. Et sur ce dernier point on peut dire que nos amis Adam et Ryouga ne sont pas en reste.
Ryouga profite de ces compliments pour afficher de nouveau son air fier, tandis qu’Adam a l’air un peu gêné par ces déclarations.
Vous avez réussi assez facilement à vous défaire de votre corde. Mais comme je l’ai dit précédemment, vous avez dévoilé une partie de vos capacités et cela vous désavantage forcément face à un adversaire que vous ne connaissez pas.
- Je reconnais mon erreur Directeur, j’ai essayé de faire sans pendant un bon moment mais j’ai su que ça ne suffirait pas, admet Adam avec plein de sincérité.
- Cependant je reconnais que vous n’allez pas avoir tous les jours des portes aussi solides que celles-ci, et que vous vous seriez échappés aisément sans cette porte. Il ne reste que Kamui et Eren. On va passer Kamui, qui ne nous a rien montré d’intéressant.
Malgré la tentative manifeste d’intimidation du Directeur, Kamui reste dans l’indifférence.
- Alors Eren, comme tous les autres tu n’as pas réussi à t’échapper de la salle, et pire tu n’as pas réussi à te débarrasser de la corde, comme ont pu le faire Ryouga, Adam et Ilona.
Je sens mon estomac se nouer.
Toutefois, tu as réussi haut la main le deuxième objectif du test (qui était en réalité plus important que l’objectif premier), c’est-à-dire sécuriser tes informations.
La pression que j’avais est retombée et je lâche un léger soupir de soulagement.
A l’aide des indices qui t’étaient fournis, tu as su rapidement analyser la situation dans laquelle tu te trouvais et agir en conséquence. Cette qualité est primordiale en mission. Si je devais établir un classement, ce serait le suivant : Kamui sixième, Ryouga cinquième…
- C’est inacceptable ! tonne Ryouga.
Ilona se réjouit de son classement car il l’avait mérité selon elle.
- Adam quatrième, Silvana troisième…
- Je suis sur le podium youhou ! s’exclama Silvana avec bonheur.
- Ilona deuxième…
Ilona n’a pas pu s’empêcher d’esquisser un sourire qu’elle cache en tournant sa tête sur le côté.
...et Eren premier. Je vous félicite mes enfants, vous avez tous réussi l’épreuve et c’est ça le plus important. Maintenant je vais vous expliquer en quoi va consister votre entraînement. On a environ cinq mois devant nous. Un mois va être consacré aux armes de longue distance, un mois aux armes de moyenne distance et un autre mois aux armes de courte distance.
- Quelle est la nécessité d’apprendre plusieurs types d’armes si on connaît déjà notre style de combat ?
- Adam a raison c’est une perte de temps !
- Pour une fois que je suis d’accord avec l’autre débile de Vegeta.
- Il y a une raison mes enfants. On va vous former à toutes les armes connues dans le milieu afin que vous n’ayez aucune faiblesse. Certaines missions peuvent impliquer la discrétion tout comme le vacarme. Par ailleurs les deux autres mois restants seront consacrées aux principes de base de l’espionnage : l’infiltration et l’exfiltration, le repérage en milieu hostile, mais aussi les déguisements, l’art de s’exprimer (que ce soit en privé ou en public) au niveau prise de parole, gestuelle, jeux de regards. On va vous apprendre à réfléchir vite, à construire vos plans d’action de manière efficace, à vous doter de plusieurs alternatives en cas d’échec du plan initial, à être prévoyant en somme. Ne jamais être pris par surprise, c’est cela être un bon espion, retenez-le bien.
- Oui Directeur ! Tout le monde le dit sur un ton militaire sauf Kamui, qui n’était manifestement toujours pas bien réveillé.
- En amont de ce travail qu’on pourrait qualifier de technique et intellectuel, il y aura votre entraînement physique quotidien : cinq kilomètres de natation le matin après le petit-déjeuner, vingt kilomètres de vélo à midi avant de prendre le déjeuner et enfin dix kilomètres de course à pied après le dîner pour bien dormir ensuite hahaha. Comme vous le savez déjà, il y a une salle de musculation et un dojo pour vous exercer seul, entre vous ou avec des membres du personnel car le combat au corps à corps doit être maîtrisé à la perfection pour un espion. Alors vous aimez ce programme les enfants ?
En réussissant le test d’entrée et en intégrant définitivement l’école, nous venions de signer notre arrêt de mort.
Dernière édition par Sejins le Sam 11 Mai - 11:08, édité 5 fois |
| | | | Pérona
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| Mar 21 Aoû - 2:30| |
| Wow cette dernière phrase annonce bien ce qui les attend ! J'avais bien aimé la partie 1, qui reste pour le coup ma préférée puisqu'on apprenait à connaître Eren, son quotidien, sa famille etc. Dans la partie 2 on est plongé en même temps que lui dans son nouvel univers donc c'est intéressant ! Elle nous prépare à l'intrigue des autres parties !
L'épreuve était plutôt intéressante aussi ! C'était pas mal de faire personnage par personnage et de diversifier leurs points de vues ! On en apprend plus sur leurs caractères respectifs ! Après j'ai bien aimé le petit clin d'oeil dans la partie 2 au temple Senso ji :D
En tout cas je me demande bien dans quel pétrin Eren s'est engagé cette fois :/ J'ai l'impression qu'ils se servent un peu de lui mais bon on verra bien ce qui va lui arriver dans les prochaines parties ! Hâte de lire la suite !! |
| | | | Sejins
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| Mar 21 Aoû - 2:38| |
| Je me suis un peu trop emballé sur cette dernière phrase les pauvres ^^
Oui l'ambiance est différente, je savais que ça pouvait être moins apprécié parce qu'il y a beaucoup plus de paroles.
La diversification de points de vues je vais vraiment essayer d'en faire ma marque de fabrique, afin d'avoir le ressenti de tout le monde.
En tout cas merci d'avoir lu et merci pour ces compliments ^^ |
| | | | White Wind
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| Mar 21 Aoû - 12:02| |
| Alors alors ! Comme je te l'ai dis, j'aime beaucoup les histoires d'espionnage et la tienne promet d'être intéressante !
Je t'ai fais les quelques remarques en privé donc je pense pas que ce soit nécessaire de te les remettre ici mais du coup j'ai hâte de voir ce que tout ça va donner ! |
| | | | Sejins
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| Mer 29 Aoû - 23:18| |
| J'ai fait une MAJ de ma seconde partie. Pour celles et ceux qui ont lu l'ancienne version je pense que vous devriez la relire vous y trouverez un peu plus d'éléments. La longueur de mon message dépassant le nombre de caractères autorisés, je poste ma 3e partie ici. Par ailleurs je remercie White et Pérona pour l'aide qu'elles m'ont apportée. - 3ème partie:
« Entraînement »
20 février 2040 – 8h – Chambre d’Eren
Le jour de la seconde épreuve est arrivé. Pendant un mois on s’est entraîné comme des fous sur les armes de longue distance : snipers, lance-roquettes, carabines, arcs nouvelle génération et arbalètes. On a pu découvrir quelques talents : Kamui au sniper, Adam à la carabine, Silvana à l’arc et à l’arbalète. Bien évidemment Ryouga n’en a fait qu’à sa tête, préférant le corps à corps. Mais il avait tout de même acquis un niveau bien au-dessus de la moyenne. De mon côté je me débrouillais aussi à peu près partout. Quant à Ilona, il me semble qu’elle ait trouvé sa vocation : elle excelle sur toutes les armes citées précédemment, bien qu’elle ait apparemment une préférence pour les petites armes du style couteaux et dagues.
Du côté des entraînements physiques quotidiens on pouvait dissocier clairement deux groupes : les sportifs et les autres. J’ai pu constater à quel point les muscles artificiels d’Adam étaient puissants. C’est grâce à eux qu’il a toujours fini en tête de notre marathon quotidien, malgré la détermination de Ryouga et de Silvana qui se mettaient des bâtons dans les roues pour finir deuxième à chaque fois (Ryouga est plus fort en natation mais Silvana est plus forte à la course à pied, et en vélo leur niveau est similaire). Et puis il y a le second groupe, composé d’Ilona et de Kamui. Je me situe entre les deux groupes mais j’ai souvent aidé ces derniers pour qu’ils ne se fassent pas punir trop sévèrement. J’ai dû aussi exécuter leurs punitions mais je ne l’ai pas mal pris parce que c’est un moyen de m’entraîner davantage et parce que cela m’a permis de tisser des liens (Kamui a commencé à me parler de la pêche, son activité favorite, et Ilona de sa passion pour les épées traditionnelles).
En parlant de liens, notre groupe en est un vrai désormais. Tous les soirs nous nous réunissions dans la chambre de quelqu’un (la difficulté des entraînements contribuant largement à cette situation selon moi). Cela a tout d’abord commencé avec Silvana qui nous avait invité à sa démonstration de capoeira au dojo. On avait tellement apprécié qu’on a continué à en discuter dans sa chambre pendant toute la soirée et une bonne partie de la nuit (l’entraînement du lendemain fut horrible vous en conviendrez). La nuit suivante nous nous sommes réunis dans ma chambre et je leur ai raconté les projets entérinés et en cours de mon entreprise (photos et vidéos à l’appui). Les autres étant encore réticents à révéler leur passé, les soirées « découverte » se sont transformées en soirées jeux. Les jeux de cartes avaient beaucoup de succès, en particulier le kem’s (qui instaurait un peu de « rivalité » entre les duos Silvana-Ilona, Ryouga-Adam et Eren-Kamui) et les différentes variantes du poker comme le poker indien et le choice poker tiré du manga Kakegurui. Néanmoins nos parties préférées étaient lorsque l’on jouait en équipe, au baseball et au football américain aménagés à 6 joueurs contre le Directeur et le personnel de l’école. Adam enchaînait les home run et Silvana les touchdown. Notre cohésion d’équipe en match a déteint sur notre cohésion en tant que groupe.
Un jour, le Directeur tout sourire nous a emmenés tous les six dans une salle de machines pour une « expérience ». Chacun a pris place dans un tunnel, façon IRM. Le Directeur nous a expliqué que le but de cette expérience était d’essayer d’entrer en résonnance les uns avec les autres à travers une rêverie commune. Nous avons été anesthésiés. Ce qui nous est arrivé dépassait l’entendement. Nous faisions le même rêve, la connexion avait marché. Au début nous nous situions en plein de cœur de Tokyo, dans un centre commercial. On était en train d’assister à une tuerie sur le chemin principal, des corps s’écroulaient dans une fontaine, l’eau et les fleurs se teintaient de rouge lentement mais sûrement, au milieu de cris désespérés. Bizarrement, nous étions tous calmes. A l’évidence nous savions tous que ce n’était qu’un rêve. Au moment où le tireur allait nous tirer dessus, nous avons été propulsés sur une autre scène.
Cette fois-ci on occupait une banque et on était les otages de braqueurs. Une personne montait la garde tandis que les autres amassaient le butin. Soudain on a entendu des sirènes de police. Le ou la garde semblait avoir été sommé de rester pour surveiller un quelconque mouvement des otages pendant que les autres sortaient de la banque. Silvana criait « qu’on ne l’abandonne pas », ce qui nous a tous surpris. Quelques instants après la police arrivait et arrêtait la personne. La police commençait à enlever sa cagoule quand on a encore subitement changé de lieu. J’ai juste eu le temps d’entrevoir des cheveux longs un peu bouclés, une femme sûrement …
Ce coup-ci on semblait se trouver dans une sorte de laboratoire puisque nous étions observés par des personnes en blouse, protégés par une vitre. Le visage de Ryouga a commencé à se crisper pour une raison que j’ignore. Avant même que je m’en rende compte on avait passé la vitre. Des corps gisaient au sol tandis que d’autres nous regardaient l’air horrifié et essayaient de joindre un correspondant au téléphone. Cachés derrière un mur, des adolescents assistaient impuissants et terrifiés au massacre. Tout à coup des projectiles se dirigeaient vers nous : c’étaient des seringues. Nous ne pouvions rien faire, une force mystérieuse nous empêchait de bouger. La seringue a agi très vite et nous nous sommes « endormis » immédiatement.
A notre « réveil », on se trouvait dans le salon d’une maison familiale. Comme par enchantement, une arme était apparue dans nos mains et on visait le père de famille. Nos tirs troublaient le calme de la salle qui se transformait en un bain de sang. La mère hurlait tandis que le fils se rendait dans une autre salle. Et à ce moment-là, des frissons m’ont parcouru le corps. Je venais enfin de comprendre ce qui se passait. Comme une réponse, cette dimension disparaissait.
Nous sommes apparus à l’entrée d’une grande villa, de nouveau en possession d’une arme. Nous faisions feu sur des ennemis au loin. Aussitôt qu’ils ont été anéantis, une personne derrière nous s’est montrée et nous a demandé ce que nous venions de faire. Adam a répondu avec une balle dans sa tête.
Ensuite nous nous sommes « téléportés » de la villa pour atterrir dans une maison beaucoup plus petite. Nous avions devant nous un homme à table qui s’étranglait pour on ne savait quelle raison. Sa tête était devenue rouge. Il regardait de travers dans notre direction. Son calvaire avait l’air de plaire à Ilona, sur qui se dessinait un très large sourire. Il agonisait au sol et puis soudainement plus rien. La vie l’avait quitté. C’est sur ce dernier spectacle très calme que le paysage se transformait en un vaste jardin qui l’était tout autant.
On apercevait en arrière-plan une lumière avec une forme humanoïde. Elle se rapprochait de notre groupe tout doucement. On commençait à reconnaître petit à petit un être lumineux, de genre féminin. Elle s’est arrêtée à seulement quelques mètres de notre position. Elle était vêtue d’une longue robe blanche et brillait d’une lumière tellement forte qu’il était un peu difficile de concentrer son regard sur elle. Son visage était blanc tout comme ses longs cheveux ondulés. Son corps semblait plutôt fragile mais elle dégageait une telle présence, un tel aura lumineux qu’il était très difficile voire impossible de l’attaquer. Nous étions comme des gamins qui admiraient leur idole. Avec un sourire angélique, elle a fixé tout le groupe, chacun à son tour. Après ce petit tour d’horizon, elle s’est mise à nous adresser la parole :
- Je viens de lire en chacun de vous. Je sais que vous avez tous vécu des choses horribles et j’en suis la première chagrinée. Cependant d’où je suis, je ne peux rien faire pour vous malheureusement. C’est pour cela que je viens vers vous pour vous faire part de mon souhait. Je vous en supplie, oubliez les atrocités que vous avez vécues dans le passé et pensez à ce que vous pouvez faire pour l’avenir. Un grand destin vous attend. Vous avez le pouvoir de rendre ce monde meilleur. Je suis sure qu’un jour celui-ci sera aussi paisible que cet endroit. J’ai confiance en vous, en vos capacités. Donnez-vous toujours à fond, sans vous écarter de notre idéal. Je serai toujours à vos côtés, ne l’oubliez jamais.
- Euh je ne veux pas plomber l’ambiance mais comment vous appelez-vous et comment êtes-vous arrivée ici ?
- Toujours les pieds sur terre hein Silvana ? Tu as raison, on ne sait rien de vous et vous voudriez qu’on accomplisse votre volonté.
- Ce n’est pas seulement ma volonté, c’est la vôtre aussi. Je l’ai lu dans votre cœur, sinon je ne serai pas apparue devant vous. Je n’ai pas de nom parce que personne ne m’a jamais parlé jusqu’à présent. J’erre ici où la notion de temps n’existe pas, en attendant que des gens tels que vous qui partagent mes idées et qui êtes forts viennent me rendre visite. Vous êtes mes premiers visiteurs.
- Accorde-nous quelques instants s’il te plaît, nous allons nous concerter. Silvana et le groupe s’éloigne un peu. Quelques minutes plus tard ils reviennent vers elle. Nous avons trouvé un nom pour toi, ce sera Kirsae.
- Kirsae, c’est joli comme prénom, dit-elle avec un franc sourire.
- Oui ! Et nous avons aussi donné un nom à ce projet : il s’appellera Sekai no Rei. Notre groupe, qui sera chargé de le réaliser, s’appellera Sekai R.
- C’est une bonne idée ! Sekai R, je vous confie notre rêve, à vous de le réaliser. On se reverra un jour, quand vous aurez accompli votre destinée, je vous le promets. D’ici là je vous souhaite bon courage les amis, je vous attendrai et garderai un œil sur vous d’ici.
C’est donc comme cela que nous avons créé un nom de code pour notre groupe, Sekai R (un nom composé des initiales de nos prénoms qui signifie en réalité Sekai no Rei) qui représente notre idéal du monde avec comme « déesse » de ce monde Kirsae (prénom qui est aussi composé de la première lettre de nos prénoms). À notre réveil, le Directeur nous a posé des questions sur ce que nous avons vu. On lui a raconté nos « meurtres » sans mentionner notre rencontre avec Kirsae. En dépit du fait que l’on ait été évasif sur les détails de notre rêve, il n’a pas cherché à en savoir plus, se contentant de notre bonheur d’être ensemble et de la réussite de l’expérience.
Nous avons décidé tous ensemble de garder Kirsae dans un coin de notre tête en attendant la fin de notre formation et avons repris les entraînements comme si de rien n’était. Personne n’en a discuté après mais tous le savaient : ce qu’ils avaient vécu était bien réel. Chacun a voulu se renseigner sur les autres mais n’a pas reçu toutes les réponses espérées. Cependant maintenant tout le monde connaissait les informations de base de chaque membre du groupe. Le dégoût d’Ilona pour Ryouga s’est transformé en respect et c’était pareil pour ce dernier qui était moins âgé qu’elle, tout comme les autres membres excepté Adam, qui est le plus âgé du groupe. Malgré les embûches tout le monde semblait enfin heureux de se retrouver ici, à prendre du bon temps ensemble, à souffrir ensemble, à partager ses émotions ensemble. Mais une nouvelle fois il était temps de laisser nos sentiments de côté et de montrer les fruits de notre entraînement…
9h – Salle de réunion
- Bonjour mes enfants, aujourd’hui c’est le jour J. C’est le moment de nous montrer vos talents en combat de longue distance. Je dis « nous » parce qu’il n’y aura pas que moi qui vais vous noter cette fois-ci. C’est votre jour de chance, une invitée surprise va venir vous observer.
- Une femme pour changer c’est sympa, merci Directeur ! s’enthousiasme Silvana.
- Et ce n’est pas n’importe laquelle : c’est une de mes agents. Elle a fini sa mission et a décidé de passer me voir aujourd’hui. Elle ne devrait pas tarder, vous ne la verrez qu’après votre épreuve. Donnez-vous à fond. La tension dans la salle monte subitement suite aux propos précédents. Passons au déroulement de l’épreuve. Celle-ci aura lieu en forêt, qui est plutôt grande et dense. Heureusement pour vous, elle n’est pas hostile. Toujours est-il que cette forêt artificielle fait partie de mon domaine, par conséquent il est inutile de tenter de vous échapper comme vous avez pu le faire à quelques reprises à vos débuts. On peut lire de la déception sur certains visages. Je m’adresse surtout à toi Ryouga, le petit adepte de la pratique. Si tu ne veux pas passer ton temps à roupiller comme notre ami Kamui tu ferais mieux de ne pas essayer. Quelques rires éclatent dans la salle. On va vous amener à des entrées différentes. Là-bas, vous devrez choisir les armes avec lesquelles vous voulez vous battre. Je ne pose pas de restrictions, vous pouvez vous munir de toutes les armes qu’on a utilisées en entraînement. Cependant faites attention à votre poids, donc à votre mobilité. Mais ça vous le savez déjà.
- En effet, nous ne sommes pas des gamins, s’agace Ilona.
- A mon premier signal vous pourrez entrer dans la forêt pour vous positionner. Au deuxième signal, qui suivra deux minutes après, votre affrontement commencera. Le but de cette épreuve est tout simple : être le dernier « survivant ». Vous n’aurez pas de vrais balles, vous aurez à la place de la pâte à modeler qui, accrochée sur une personne, électrocute celle-ci sur la partie touchée. Donc pour être sûr d’éliminer un adversaire, il faudra le toucher à la tête, voire au cœur. La cible va s’évanouir et rester inconsciente pendant quelques heures (sauf intervention médicale). Cela permet de simuler au mieux les conditions réelles. Avez-vous des questions ?
- Avons-nous le droit de combattre au corps à corps ? La flemmardise a atteint Ilona.
- Tiens tiens c’était justement la question que je me posais avec Adam, dit Ryouga.
- Je vois où tu veux en venir Ilona. Oui vous avez le droit mais seulement avec les armes dont vous disposez, ou à mains nues. Les autres armes vous sont interdites. Si vous êtes surpris en train d’en utiliser une, vous serez disqualifié sur le champ. Par ailleurs, vous ne pourrez éliminer votre adversaire qu’avec votre arme. Donc libre à vous de neutraliser votre adversaire au corps à corps et de « l’achever » avec votre arme. Adam et Ryouga, je vous autorise à utiliser vos capacités, elles sont en vous de toute façon. Je pense avoir fait le tour des questions, si vous n’en avez pas d’autres vous pouvez aller vous préparer.
10h – Entrées de la forêt
Adam est positionné au nord, Ryouga à l’est, Silvana au sud-est, Eren au sud, Kamui à l’ouest et Ilona au nord-ouest.
Une mini fusée s’envole dans le ciel, annonçant l’autorisation d’entrer dans la forêt. Une deuxième deux minutes plus tard apparaît comme prévu, lançant le début de l’épreuve. A peine trente secondes passées, un feu se déclare à peu près au milieu de la forêt : c’était l’œuvre de Ryouga. Il s’attend à ce que tout le monde se jette sur lui. Il n’en est rien. Tout le monde l’ignore, enfin presque : il vient d’être touché à la tête. Suite au choc électrique reçu, il s’effondre au sol. Un adversaire était déjà éliminé après seulement une minute d’écoulée !
- Et un adversaire de moins, allons nous occuper des autres, dit Kamui avec satisfaction.
Tous les adversaires se déplacent silencieusement, sans laisser la moindre trace comme on leur avait appris. La neutralisation de Ryouga dès le début leur avait jeté comme un froid. Chacun de son côté fabrique des petits pièges à tendre aux plus imprudents. Une demi-heure se passe dans un silence fantomatique quand soudain deux concurrents se repèrent : il s’agit de Silvana et d’Eren.
Chacun connaissait les forces et les faiblesses de l’autre. Silvana était confiante, son plan c’était de l’avoir avec son arc à longue distance pour cacher à de potentiels observateurs la présence de son arbalète. De son côté, Eren voulait se rapprocher le plus possible d’elle afin de l’avoir à la carabine car il savait que Silvana était trop rapide et agile pour se faire avoir par un tir de sniper maintenant que sa position lui était connue. Eren tente de se rapprocher de Silvana en courant en zigzag et en se protégeant avec les arbres. Silvana réplique avec quelques flèches qui n’atteignent pas leur cible. Silvana aperçoit un cerf et une idée de plan lui vient en tête. Elle continue à fuir Eren en contre-attaquant de temps en temps et se dirige sans qu’Eren ne le sache vers l’animal. Eren enclenche un énième tir qui touche l’animal et fait fuir quelques oiseaux. Silvana, fière de son coup, profite du décontenancement de son adversaire pour se cacher dans un buisson. Eren s’approche de l’animal jusqu’à entrer dans le champ de tir de Silvana. Celle-ci le scrute en train de caresser la bête qui était là au mauvais endroit au mauvais moment. Le cerf n’était pas encore mort, mais il était bien mal en point. Étonnée par tant d’attention, Silvana le laisse lui prodiguer les premiers soins avec un œil attentif. Eren de son côté éprouve des remords, par conséquent il fait de son mieux pour soigner l’animal. Subjuguée par son acte généreux, elle en oublie presque le but de ce guet-apens et observe la jolie scène tendrement en attendant que l’animal soit hors de danger. Au moment où le jeune homme se lève, une flèche arrive à très grande vitesse vers lui. Avec un réflexe presque surhumain, il réussit à l’éviter. On aurait dit que son sixième sens avait fonctionné. Silvana était stupéfaite voire effrayée par ce qu’elle venait de vivre, même sa malice n’a pas suffi à venir à bout de lui. Eren se sert alors de ce petit moment d’immobilisation pour la toucher en pleine tête avec sa carabine. Une deuxième concurrente vient de tomber. Ce face à face s’est tenu dans la zone sud-est, c’est-à-dire à l’extrême opposé de la deuxième scène de combat au nord-ouest qui met aux prises Ilona et Adam.
Ces deux derniers se font face depuis un petit moment déjà mais personne n’arrive à prendre l’avantage. Ilona est seulement armée d’une arbalète, sa corpulence l’empêchant d’exhiber tous ses talents. Son vis-à-vis porte quant à lui une carabine, qui est devenue sa spécialité au fur et à mesure de son initiation au combat de longue distance. Le but d’Adam est d’avoir l’experte à l’usure, ses muscles ne se fatiguant pas. Ilona l’a compris, malgré tout elle ne trouve pas d’ouverture pour le mettre hors d’état de nuire. Adam contrôle la distance qui les sépare et par la même occasion contrôle le combat en lui-même. Agacée, Ilona décide de faire mine de renoncer à l’attaquer en s’éloignant de lui, pour scruter sa réaction. Contrairement à ses prévisions, le grand homme n’essaie pas de la poursuivre. Elle esquisse un grand sourire et décide de se diriger plus au sud. Adam de son côté se rend à l’est de la forêt.
Parmi les spectateurs Kawhi discute avec son ancienne élève.
- Un bon ramassis d’idiots votre nouveau groupe, Directeur.
- Mais qu’est-ce que tu racontes, observe les bien.
- J’ai vu un jeune homme dévoiler sa position et être éliminé au bout de seulement quelques secondes. J’ai assisté aussi à la déstabilisation d’une jeune fille juste parce que son adversaire a évité son attaque quasiment à bout portant.
- Ryouga est quelqu’un d’instinctif, un petit peu trop c’est vrai. Pour Silvana je te trouve un peu dure. L’esquive d’Eren n’était assurément pas ordinaire pour quelqu’un de son niveau, j’ajouterais même que très peu de personnes auraient pu imiter ce geste, et tu n’en fais pas partie.
- Je ne vous contredis pas. Toutefois un espion doit être rompu à toutes les situations. Son temps de réaction a été trop lent, si tant est qu’elle ait réagi. La jeunesse l’a rattrapé on dirait bien.
- Ils n’ont effectué qu’un mois d’entraînement, les automatismes ne peuvent pas être encore là.
- Pourquoi prenez-vous la défense de ces jeunes gens ? À une époque pas si lointaine ces erreurs de débutant n’étaient pas tolérées. Tous mes collègues et moi-même faisions déjà preuve d’un talent et d’une maturité exceptionnels à ce stade de la formation. Vous vous êtes ramollis, Directeur.
- Peut-être parce que c’est la première fois que les élèves sont aussi nombreux lors d’une même session. S’ils sont là c’est qu’ils le méritent, ne les sous-estime pas ma petite.
- Et l’autre fille qui fuit son adversaire pour « survivre » plus longtemps, ce n’est pas digne d’une espionne de notre agence. C’est elle n’est-ce pas ?
- Oui, acquiesce le Directeur d’un ton grave.
- Je vais faire joujou avec elle à la fin de l’épreuve, vous permettez ?
- Elle ne peut qu’apprendre de toi, Akina.
Leur conversation est interrompue par un nouvel événement : Adam vient d’être éliminé, touché en plein cœur par un tir lointain. Le coup a été porté par Kamui, ce qui a été calculé par Ilona. Durant son opposition à Adam elle avait senti la présence d’un homme qui les espionnait. Elle avait réussi à démasquer Kamui. Par la suite elle s’est débrouillée pour qu’Adam reste dans son champ de tir, contrairement à elle. Ainsi Kamui ferait le sale boulot à sa place. Le plan a eu les résultats escomptés mais elle doit encore faire attention parce qu’elle ne s’est pas suffisamment éloignée du jeune garçon pour être à l’abri du moindre de ses tirs. Non seulement la portée de son arme est de deux kilomètres mais de plus il se déplace bien plus vite qu’Ilona (s’il veut s’en donner la peine).
Kamui a, semble-t-il, cerné le jeu de la frêle demoiselle puisqu’il s’est mis à courir aussitôt Adam abattu. Il met très peu de temps pour rattraper la jeune fille, obligée d’utiliser encore la ruse pour s’en sortir victorieuse. Elle a comme plan de se rapprocher soudainement du tireur d’élite pour lui ôter toute possibilité de riposte. Dans les faits cela promet d’être très difficile à mettre en place. Elle doit trouver un moyen pour sortir de sa vision temporairement pour pouvoir s’approcher de lui sans se faire repérer. Elle ne se trouve pas dans sa zone de départ donc il n’y a pas ses pièges. Elle n’a pas décelé de pièges adverses non plus. La forêt est dense mais les troncs d’arbres ne sont pas larges, se cacher derrière ceux-ci n’est pas raisonnable. En réfléchissant à tout ça son angoisse commence à prendre forme, avec quelques légers tremblements.
Soudain, la pluie commence à tomber. Une trombe d’eau qui brouille la vue de Kamui. Du haut de son arbre comme il en a pris l’habitude, il discerne à peine sa camarade se réfugier dans un buisson. Il s’apprête à guetter le moindre mouvement adverse quand tout à coup plusieurs flèches surgissent du buisson. Il les évite toutes de justesse et réplique avec quelques « balles » en direction du buisson. Il temporise en rechargeant son arme. Des dizaines de secondes s’écoulent et aucun bruit ne se fait entendre. L’inexpérimenté sniper décide de faire le tour du buisson pour surprendre sa rivale par derrière. Dans le buisson il découvre une arbalète, celle d’Ilona. Il comprend alors ce qui vient de se passer : il a été visé par des tirs automatiques programmés à l’avance. Néanmoins il ne peut empêcher l’arrivée de la perfide qui se jette sur lui et le passe à tabac. Elle attrape le sniper de Kamui, puis se rend vers lui. Elle assiste à une scène assez étrange : ce dernier sourit de toutes ses dents, et son visage se montre paisible comme s’il est libéré d’un poids (celui de devoir gagner l’épreuve vraisemblablement, puisque c’est un fainéant de nature). Un peu de soulagement émerge en elle, tous ses efforts n’ont pas été vains. Elle déclenche son tir puis, sans plus attendre, elle envoie sa tête chercheuse faire un état des lieux. Cet outil, accroché au sniper en temps normal, permet la localisation des ennemis éloignés lorsqu’ils sont en petit nombre. Il envoie des ondes électromagnétiques à l’arme qui se tourne automatiquement vers les cibles. Toutefois cette manœuvre se révèle à double tranchant : si la cible repère le drone, le sniper est localisable et la mission peut être compromise. Le fusil de précision d’Ilona se tourne vers la direction sud-sud-est. Elle sait que c’est soit Eren soit Silvana. Elle se met en route dans cette direction en commençant à regarder dans le viseur.
Eren n’a pas détecté l’appareil, il avance à l’aveuglette dans une pluie qui a diminué d’intensité. Le sol est détrempé, les déplacements se font de moins en moins rapides. Les quelques animaux peuplant la forêt se regroupent. Eren se cache parmi eux pour se mouvoir sans être une cible. Malheureusement pour lui, il est déjà dans le viseur d’Ilona qui, se déplaçant d’arbres en arbres en maintenant une distance respectable pour rester indétectable, attend juste le moment opportun pour tirer. La pluie s’arrête complètement et le groupe se sépare. Ilona se retrouve les yeux écarquillés : Eren est introuvable. Elle prend sur elle pour ne pas paniquer, et réfléchit à tout ce qui vient de se passer et en particulier le trajet des bêtes. Quand a-t-il pu se séparer du groupe ? Est-ce que cela signifie qu’il a découvert ma position avant de les rejoindre ? Ou s’en est-il rendu compte pendant qu’il marchait avec eux ? Pourtant il ne semblait pas avoir découvert le drone. Nous sommes quasiment dans la région centrale de la forêt, aucune personne n’y a mis les pieds sauf cet imbécile de Ryouga. C’est donc impossible qu’il connaisse les lieux. Quelle est donc la réponse à cette équation insoluble ?
Ilona se rend à l’endroit où les animaux se sont séparés et porte sa vision au niveau du chemin qu’ils ont emprunté pour arriver à ce point dans un premier temps. Rien à signaler. Elle regarde dans les directions par lesquelles tous les animaux se sont séparés dans un second temps. Tout est normal. Tout à coup, elle sent des vibrations sous ses pieds : Eren sort de terre et pointe son arme sur elle. En réalité il s’est produit l’événement suivant : le célèbre PDG s’est en effet faufilé parmi les animaux de la forêt pour se protéger d’éventuelles attaques adverses. Sentant le danger imminent grâce à son sixième sens, il a décidé au moment de la séparation des animaux de se terrer dans un trou créé par les racines d’un arbre en attentant tranquillement que l’une des deux situations suivantes se présente : soit Ilona s’éloigne de la zone de dispersion des animaux, soit au contraire elle s’approche de celle-ci pour tenter de comprendre ce qui est arrivé. C’est cette deuxième solution qui a eu lieu. Et ce n’était pas pour lui déplaire, du moment que l’épreuve se terminait au plus vite. Sans plus attendre il se met à tirer sur Ilona qui évite la balle. Eren, désabusé, ne réagit pas : il sait que la défaite l’attend (puisqu’il n’est pas entièrement sorti de terre) et que le monde des rêves l’accueille à bras ouverts. Il trouve la sensation plutôt agréable et se demande en enviant Kamui comment il a pu manquer des moments d’une telle beauté et d’une telle sérénité. Le temps lui paraît incroyablement lent, telle la sensation du superhéros Flash utilisant son pouvoir pour stopper ses ennemis avec une facilité déconcertante. Pourtant, la riposte d’Ilona à bout portant avec son sniper est d’une rapidité effarante : la balle, imparable à cette distance, fait mouche. Eren tombe KO. Un bruit de haut-parleur se fait entendre :
- Je te félicite Ilona, tu as remporté l’épreuve de « survie ». Je te demande de choisir une entrée de la forêt et de t’y diriger. Le combat n’est pas fini pour toi, tu as l’honneur d’affronter mon élève qui a bien observé vos duels. Je donnerai le signal du début de l’épreuve quand tous tes amis auront été évacués de la forêt.
- C’est bien ma veine aujourd’hui ! Elle se dirige vers l’entrée est.
14h – Début du face à face
Le signal vient d’être donné. Armée d’un sniper, Ilona se dépêche de rejoindre le centre pour repérer plus vite sa concurrente qui, partie du nord se dirige à très grande vitesse vers le centre. Dès que l’agente arrive au centre, elle se met en position d’attente. Vingt minutes plus tard Ilona arrive aussi jusqu’au centre de la forêt. A l’instant où elle pose sa tête sur le viseur, l’arme se dérobe de ses mains et tombe par terre. Elle se précipite pour le ramasser. Elle ressent une vive douleur au bras droit : elle vient d’être transpercée par une flèche. La flèche, censée être entièrement en plastique pour l’épreuve, a sa pointe en acier. Elle regarde d’où vient le tir. La stupéfaction se lit très clairement sur son visage, ce qui fait rire son aînée. Se trouve devant Ilona une femme blonde aux longs cheveux cachés par un chignon, portant une longue robe de kimono bleue foncée avec des motifs de fleurs, et flottant dans les airs sans aucun moyen de voler apparent.
- Zetsu Nakajima ça te dit quelque chose, petite ?
- Comment connais-tu ce nom ?! Ilona grince des dents d’agacement.
- C’est ce sadique qui est venu me voir après mon meurtre pour me présenter cette école, ce qui fait de moi ton sempai. Mon nom est Akina Itoki, mon nom de code en tant qu’espionne de l’ASED est Ai-Fairy. Maintenant je vais t’enseigner une bonne leçon. Elle lèche ses lèvres.
Elle range son arc et sort la carabine à la place. Avec cette arme elle harcèle Ilona de coups en évitant intentionnellement les points vitaux, et ce avec une très grande maîtrise. Elle touche les deux bras, puis le ventre et elle descend progressivement en visant les jambes. L’apprentie espionne ne peut réagir face à ce tel déchaînement de violence, elle peine à rester debout après tous les chocs électriques qu’elle vient de recevoir. Malgré tout elle s’entête à vouloir reprendre son arme. Son bras droit est gravement touché, elle arrive à l’agripper avec sa main gauche. Akina montre un peu de pitié et la laisse effectuer quelques tirs qu’elle évite dans son intégralité. Sa manœuvre effectuée, elle reprend son terrible assaut sans répit. La maltraitance dure plus de dix minutes. Des douloureux souvenirs refont surface. Cet homme … Elle avait tellement souffert : fouettée pendant cinq minutes par celui-ci le matin avant qu’il ne parte au travail et fouettée de nouveau pendant cinq minutes le soir lorsqu’il rentrait de son travail. Enchaînée toute la journée sans espoir de s’en sortir vivante … Sa virginité envolée … Cet homme avait fait ce qu’il voulait d’elle, juste à cause de la malchance de s’être croisés au mauvais endroit au mauvais moment… Elle ne comptait plus les jours, le temps pour elle s’était arrêté. La douleur avait disparu. Sa dose de souffrance quotidienne apparaissait juste comme un mauvais moment à passer, semblable aux piqures chez le médecin. Trois mois et une semaine de tortures, quatre-vingt-dix-neuf jours de supplices quotidiens. Elle croyait ce passé enterré à jamais et il refaisait surface au pire moment de sa vie, sa blessure n’avait pas encore cicatrisé. Pourquoi suis-je autant malchanceuse ? Pourquoi ce calvaire devait-il m’arriver à nouveau ? Ce sont ses pensées pendant que l’acharnement d’Akina poursuit son cours. Alors Ilona, les larmes coulant de ses joues, sort de son silence :
- Achève-moi.
- Je vais le faire mais avant je vais t’expliquer comment tu t’es retrouvée dans cette situation. Ilona ne réagit pas. Première erreur : tu as décidé de te rendre au centre de la forêt sans penser aux mouvements de ton adversaire qui a anticipé ton intention. Aucune réaction. Deuxième erreur : quand tu as fait tomber ton arme, tu ne t’es pas mis en état d’alerte et tu as voulu ramasser l’arme directement.
- J’ai été idiote sur ce coup je te le concède.
- Troisième erreur : tu as été hypnotisée par mes paroles et tu as relâché ta vigilance, gagnée par la colère à la seule évocation du nom de Zetsu Nakajima.
- Ne me parle pas de ce vieux fou !
- Quatrième et dernière erreur : acculée tu as paniqué et tu as cherché à m’atteindre au lieu de t’enfuir et d’établir une stratégie. Face à un ennemi capable de voler, la chose à faire est de l’attirer le plus proche possible de toi.
- Tu ne peux pas comprendre …
- Cette remarque est d’autant plus vitale pour toi que tu n’as pas de moyen de défense. Imagine si j’avais utilisé mon arme habituelle, un double pistolet, je n’aurais pas donné cher de ta peau. Cela fait beaucoup d’erreurs accumulées au final, tu ne trouves pas ? Un déchet comme toi ne mérite pas de devenir espionne avec nous. Elle se met en joue. Adieu, Ilona Asagawa. Un bruit sourd et une vaste fumée enveloppe la forêt.
- Tu ne feras rien à notre amie, c’est clair ?
La fumée s’évapore et laisse apparaître en face d’Akina deux hommes : Adam et Ryouga. Le premier avait paré l’attaque tandis que le second avait craché du feu sur la « balle », faisant naître l’explosion. Kamui et Eren se tiennent derrière ces deux hommes. En retrait, Silvana tient Ilona dans ses bras : c’est elle qui vient de crier.
- Pourquoi êtes-vous venus me sauver ?
- Parce que Sekai R, tu n’as pas oublié j’espère ? La déesse Kirsae ne t’a pas abandonné. Elle te rappellera au ciel quand tu auras apporté sa vision au monde entier. Il nous reste encore beaucoup de chemin, grande sœur.
- Mais qu’est-ce que tu racontes abrutie. Elle sourit.
- Les amis, promettez-moi que grande sœur ne souffrira plus jamais de la sorte de toute sa vie ! crie Silvana, les larmes aux yeux.
- Promis ! s’exclament tous les garçons.
Ilona éclate en sanglots. C’est la première fois qu’elle éprouve autant de bonheur à vivre . Elle se sent aimée, protégée. Cette plénitude est malheureusement interrompue par un grondement ténébreux et assourdissant : Le Directeur vient de faire son apparition.
- Vous allez arrêter vous enfantillages ! Vous êtes tous mes enfants, vous êtes dans le même camp. Akina ! On ne maltraite pas ses kôhai.
- Tsss
- Vous autres, je ne vous ai pas autorisé à venir sur le lieu du combat. S’il y a un problème, c’est à moi de m’en charger. Me suis-je bien fait comprendre ? Tout le monde va prendre un peu de repos. Les enfants, dès qu’Ilona sera soignée je vous emmènerai quelque part afin que vous n’oubliez pas ce que vous aspirez à être et ce que vous deviendrez si vous ne vous donnez pas à fond. On rentre à la maison.
C’est sur cette note froide que se termine l’épreuve de la forêt.
- 4ème partie:
« Un nouvel espoir »
- Haydn réveille-toi il est déjà 10 heures !
- Oui oui j’arrive Seimei !
Un nouveau jour se lève sur Tokyo-U. Quelques rayons de soleil traversent ma fenêtre. Comme tous les jours ma sœur jumelle vient me réveiller pour aller petit-déjeuner en famille. Son empressement est légitime : c’est le seul moment, avec le dîner parfois, où l’on se retrouve tous ensemble pour discuter de tout et de rien, de notre journée de la veille, de nos états d’âme, et de tous les sujets dont une famille normale se soucie. Mes parents sont journalistes, d’où leurs longues journées occupées par la recherche continuelle de nouvelles informations à partager à notre communauté.
- Tu en as mis du temps mon chéri, quelque chose te préoccupe ?
Le teint bronzé de ma mère est magnifié par son tailleur couleur bleu marine, c’est un jour important on dirait bien.
- Non il n’y a rien maman, c’est juste que j’ai un bon pressentiment, je sens qu’il va se passer de belles choses aujourd’hui ! Du coup j’ai voulu me préparer avec soin, voilà tout.
- Anaé, ce petit commence à avoir du flair !
Mon père est en train de lire son propre journal, comme à son habitude, à la recherche d’indices pour améliorer ses articles. Avec ses lunettes de forme rectangulaire, son costume noir, et sa coiffure de Shintaro Midorima au poil, il ne pouvait pas paraître plus sérieux.
- Comme son papa ! répond-elle en souriant fièrement.
- En effet Haydn tu es bien parti pour être l’héritier légitime de Bunmei Shuridan ! Estime-toi heureux ! Sois-en honoré mon garçon !
Mon père adore prendre cet air un peu supérieur pour nous taquiner. J’apprécie aussi, ça met de l’ambiance à la maison.
- Papa je t’ai déjà dit que le journalisme ne m’intéressait pas ! dis-je, mort de rire. Dis-moi plutôt à quoi tu faisais allusion avec cette histoire de flair.
- J’attendais que tu descendes pour te l’annoncer, à toi et à ta sœur. Bon préparez-vous, tadam ! D’après mes informations, il semblerait qu’on accueille des personnes spéciales, tout à l’heure.
- Spéciales ?
- Oui c’est le mot, fiston. Des personnes auraient entendu du bruit ces derniers jours, proche de La Frontière. C’est le signe d’une grosse activité, quelque chose se trame en coulisses.
- Intriguant ! On pourra aller y jeter un œil avec Seimei ?
- Je vous y autorise ! Vous serez nos yeux et nos oreilles pendant notre travail.
- Super ! Seimei j’espère que t’es en forme, on va aller à la chasse aux infos !
- Faites attention à vous mes chéris.
- Oui maman !
Après le petit-déjeuner, mes parents sont partis au travail. Avec Seimei nous nous préparons pour accueillir les potentiels invités : longue-vue, talkie-walkie, corde, filet, lance-pierre, dagues. Il fallait être préparé à toutes les situations. Une fois prêts, nous avons quitté notre maison en bois. Elle se situe dans l’extrême est de la métropole tokyoïte, dans ce qui correspond à la ville d’Ichikawa. Notre ville, Tokyo-U a pris comme modèle Manhattan : des rues et des avenues parallèles avec les rues qui croisent les avenues perpendiculairement. Les habitations se trouvent en général sur les rues et les commerces sur les avenues. La plupart des structures sont faites en bois, un matériau isolant, qui est très résistant à la corrosion de surcroît. Ainsi la chaleur est très présente avec une humidité moyenne. C’est pour cela que les ventilateurs, les éventails et tous les autres moyens de se rafraîchir font fureur ici. Pour rejoindre La Frontière, qui se situe dans la zone de Shinjuku, nous utilisons notre moyen de transport privilégié, le vélo électrique. Ici, l’énergie électrique est le type d’énergie le plus répandu (devant le gaz), pour des raisons pratiques. Le paysage n’est pas très beau à voir au centre-ville : il y a beaucoup d’immeubles et peu de végétation (il y a des arbres plantés le long de la route et quelques squares). Cependant, la grande fontaine de Setagaya et les quelques lacs viennent nuancer ce constat. Aussi, question lumière on est bien armés avec beaucoup de LED pour nos infrastructures.
Il est à peu près treize heures quand nous venons d’arriver à La Frontière. C’est une porte gigantesque (environ vingt mètres de haut) construite dans le métal le plus résistant au monde, l’iridium. Inutile de préciser que son blindage est d’une épaisseur extrême. En réalité, cette porte en cache une deuxième dix kilomètres plus loin et cinq kilomètres plus haut, d’une dimension plus humaine mais tout autant résistante que la première. Ce système sert de dissuasion pour celles et ceux qui tenteraient de franchir La Frontière. Ses résultats s’en sont faits ressentir très rapidement. D’après mon père, personne n’a jamais réussi à rejoindre l’autre côté de La Frontière. Et les personnes ayant passé la première porte ont toutes péri avant de traverser entièrement cette zone de No man’s land. On nous montrait les preuves avec les corps décapités et les têtes de ces téméraires. Le récit de ces événements allait bon train dans toute la ville, si bien qu’un surnom a été trouvé pour cet endroit dangereux : La Vierge de Fer. Ma sœur et moi sommes impatients de rencontrer les invités, mais par mesure de précaution nous nous sommes cachés à une distance respectable de la porte. Une heure s’écoule lorsque soudain la porte s’ouvre dans un silence pesant. Nos cœurs battent la chamade : nous allons enfin connaître l’identité de nos visiteurs ! Quelques curieux sont aussi venus admirer la scène.
La première personne qui pointe le bout de son nez est un homme de peau « noire » avec un corps imposant. Seimei et moi reconnaissons tonton Kawhi. Derrière lui nous apercevons un jeune homme à la peau « jaune » qui n’a rien à envier à tonton Kawhi niveau muscles. Ses cheveux sont tressés, son pas est assuré, un vrai dur … Ensuite nous avons affaire à une jeune fille à la peau « noire » avec une allure plutôt élancée, elle est pas mal … Une autre jeune fille la suit. Elle est assez petite quand-même, quel âge a-t-elle ? Les deux filles parlent ensemble, ce sont sûrement des amies. À la vue du suivant, des frissons me parcourent le corps : un homme encore plus grand que tonton Kawhi fait son apparition. Mais qui sont-ils ? Non seulement il est immense, mais il est aussi bien bâti. Sa démarche a l’aspect de celle d’un militaire, pourtant l’aura qu’il dégage est reposante. Un homme dont il faut se méfier visiblement. Un autre jeune homme suit les pas du géant. Il est plus grand que moi, c’est indéniable, mais il a l’air d’un nain littéralement à côté du géant. Lui par contre ne paraît pas très musclé, ça change. J’ajouterai même que malgré sa peau métisse, il a l’apparence d’un japonais lambda. Un fou rire me prend : cet homme lambda est en train de traîner par le col un nouveau jeune garçon, de peau « jaune » manifestement, aux cheveux assez courts. Un vrai comique sans doute. Seimei me fait signe de me taire. Elle me demande si nous allons à leur rencontre. J’acquiesce de la tête. Nous nous approchons d’eux.
- Mais dis donc que vois-je ? Mais ce sont mes enfants ! Vous avez bien grandi !
- Bonjour tonton Kawhi !
- Vous allez bien ?
- Je pète la forme, c’est quand qu’on s’affronte ?
- Plus tard mon garçon, veux-tu ? Et toi Seimei ?
- Je vais bien tonton.
- Mes élèves, je vous présente Haydn et Seimei. Ils font partie de l’une des familles dirigeantes de cet endroit.
- Enchantés !
- Haydn et Seimei je vous présente la promotion hiver-printemps 2040 : Ryouga, Silvana, Ilona, Adam, Eren et Kamui.
- La H-P 2040 ? Mais ils sont encore en formation !
- En effet ! Ça te pose un problème, gamin ?
- Ryouga ne monte pas sur tes grands chevaux espèce d’imbécile ! s’énerve Silvana en lui donnant un coup de poing sur la tête. Excusez-le, il est toujours comme ça avec les inconnus.
- Il n’y a pas de problème, répondent Haydn et Seimei avec un sourire gêné.
- Et si je vous laissais faire un peu plus connaissance ? De mon côté je vais rejoindre leurs parents. Haydn, Seimei, faites-leur une visite de la ville en bonne et due forme.
- D’accord tonton Kawhi !
Nous nous séparons de tonton Kawhi et nous nous dirigeons vers notre maison dans une voiture électrique neuf places (trois rangées de trois) empruntée du quartier de Katsushika. En chemin je leur explique que la ville de Tokyo-U (qui signifie Tokyo-Underground) a à peu près la même superficie que la ville éponyme à la surface. Je leur apprends également le modèle géométrique de nos rues et de nos avenues, le paysage et le climat sous leurs yeux interloqués. Je devine qu’ils ne s’attendaient pas à découvrir un mode de vie aussi proche du leur.
- Les gens ont l’air heureux de vivre ici, dit Silvana d’un air satisfait.
- En apparence seulement, répond Seimei qui n’ouvre la bouche que pour dire des choses importantes et c’est encore le cas ici.
- Ma sœur a raison, vous allez bientôt comprendre.
On vient d’arriver devant notre maison, qui se trouve dans le quartier le plus à l’est de la ville.
- Elle est pas mal votre maison dis-donc !
- Oui Ryouga, notre maison doit être grande pour accueillir les personnes dans le besoin. Nous avons acquis au fil des années un rôle de contre-pouvoir, ce quartier est devenu un refuge pour les personnes faibles et déboussolées dans cette ville de brutes. Mais vous n’avez encore rien vu ! Vous allez être ébahis par la résidence de notre ennemi. Les apprentis espions se regardent d’un œil interrogateur. Bref, reprenons notre visite.
Je leur raconte que le quartier d’Ichikawa est le quartier « vert » de notre ville. Ma mère, très à cheval sur la protection environnementale, a activement participé à la plantation d’arbres fruitiers, de plantes médicinales, et de tout autre type de végétation qui purifie l’air que l’on respire malgré les installations prévues à cet effet dans la zone de La Frontière. Toutes ces attentions ont énormément plu, d’autant plus que la visite de ces lieux n’est pas restreinte. « Vous avez créé un paradis à votre façon », s’émerveille Silvana. Je ne peux pas la contredire. Ensuite je leur montre le quartier limitrophe, Edogawa. Celui-ci est occupé par des gens qui sont plus axés sur le street art. Plein de peintures jonchent les murs : des visages, des objets, des animaux, et tout ça dans des couleurs plutôt vives pour attirer l’œil du spectateur. Ce quartier est une véritable toile vivante. Son symbole se trouve peut-être dans cette sculpture représentant Eren Jäger transformé en titan (la statue mesure 10 mètres de haut), un véritable chef-d’œuvre. Au nord d’Edogawa, il y a Katsushika dont j’ai fait mention tout à l’heure. Ce secteur fait la part belle aux adeptes de sports mécaniques. Les motards y passent la journée à se balader avec leurs belles bécanes inspirées des marques nippones les plus célèbres. Ils ont même réussi la prouesse de construire un mini circuit avec les moyens du bord. Nous nous y rendons de temps en temps, ma sœur et moi, pour disputer quelques courses avec les locaux. Ce sont des personnes très sympas. Ryouga me presse pour aller les rencontrer, je lui accorde quelques minutes avec leur chef Raiga.
Par la suite nous quittons la partie est de la ville pour nous orienter vers ce qu’on appelle le centre-ville, composé des arrondissements de Shinjuku, Setagawa et Nerima. Je les ai prévenus de la pauvreté du paysage mais ils ont quand-même tenu à y passer un peu de temps. Shinjuku, le lieu où se trouve la Frontière, est une forte zone d’activité économique. La majorité des bureaux s’y trouve, dont notre journal familial. Un véritable quartier d’affaires où se réunissent les quelques personnes d’importance de la ville. Setagawa est reliée à Shinjuku par le sud-ouest et Nerima par le nord-ouest. Setagawa est connue comme la région de l’eau. Sa grande fontaine est sa plus grande attraction. Tout le monde vient l’admirer et s’y rafraichir. Il y aussi des lacs où des gens pas très intelligents pêchent, dans l’espoir de trouver un poisson. Les gens de l’extérieur ont accepté de nous faire parvenir un aquarium, pour le plus grand bonheur des amateurs des animaux marins. Pour la première fois j’ai senti Kamui concerné par ce qui l’entoure, ses yeux brillaient de mille feux. Il m’a révélé qu’il adorait la pêche. Nerima de son côté fait la part belle à la gastronomie. Les meilleurs cafés et restaurants y ont pris racine. Bizarrement les pas de nos invités se sont faits plus pressants. Les filles se sont laissées tenter par un matcha cake au gingembre tandis que les garçons ont opté pour un momichi manju d’automne fourré, cela leur a fait un bon petit goûter.
Après cette petite pause dégustation, nous avançons encore et toujours vers l’ouest. Je les préviens qu’on pénètre dans une zone hostile, en témoigne la grille très bien gardée qui fait office de barrière. Avec notre véhicule nous arrivons à l’entrée où une dizaine d’hommes armés se tient à l’affût du moindre mouvement suspect. En réalité il y a une seconde équipe de même effectif qui effectue des rondes sur un périmètre de cinq kilomètres autour de la frontière. En arrivant à cette dernière on a déjà été identifié par ces éclaireurs, aucun effet de surprise n’est envisageable. Le plus naturellement possible je leur explique que je fais visiter la ville à des invités « spéciaux ». Ils n’opposent aucune résistance et nous font calmement traverser la frontière. Cette partie de la ville est un vaste champ de maisons individuelles, souvent mal entretenues, où pullule la pègre et tous les Damnés nouvellement arrivés qui n’ont pas pu leur échapper, ces derniers servant d’esclaves la plupart du temps. Il n’y a pas de quartier vraiment défini, ça forme un tout s’appelant Medellin, en hommage à ces fameux cartels d’Amérique latine.
En entendant ce récit, les traits de Silvana se font plus durs, elle semble s’y connaître un peu. Ryouga se moque gentiment d’elle, il se fait aussitôt réprimander par Ilona qui lui tient l’oreille ce qui provoque un rire général. Adam m’informe de la présence de plusieurs personnes nous observant en cachette. Je lui réponds qu’ils ne s’activent pas parce qu’ils connaissent l’identité des personnes à l’intérieur du véhicule ou du moins qu’ils en ont une idée précise. Si ce n’était pas le cas, on aurait eu de gros ennuis, d’autant plus que Medellin est à la botte de Hachioji, le quartier le plus à l’ouest de la ville, là où vivent les plus grands criminels de notre époque. Je décide de m’arrêter à la frontière du quartier mais nos invités ne l’entendent pas de cette oreille. Ils me forcent à entrer dans leur territoire. Je ne me sens pas à l’aise et je cherche du réconfort du côté de ma sœur qui reste impassible en toute circonstance. Les apprentis espions sont fascinés par la vue qui leur est offerte et à raison : il n’y avait que des villas avec piscine. Nos regards se penchent sur une villa qui surplombe les autres. Je leur dévoile que cette demeure appartient au chef du quartier, désigné comme le Roi de l’ouest.
C'est une ancienne star des arts martiaux mixtes qui s’est mis à dos le gouvernement après avoir « disposé » d’une dizaine de soldats, en solitaire et à mains nues. Son emprise sur la ville était totale jusqu’à l’apparition de notre famille. Après leur avoir expliqué tout cela, je m’empresse de redémarrer la voiture pour quitter cet endroit qui laisse traîner une odeur de haine, palpable à tout un chacun. Le timing est parfait puisque mes parents appellent sur le téléphone de ma sœur pour nous demander de rentrer à la maison. Durant le chemin du retour, le silence devient roi dans la voiture. Elle révèle une certaine tension, je pense qu’ils ne s’étaient pas préparés à cela. Ou alors ils veulent en découdre avec nos ennemis, comme le suggèrent leurs regards incisifs. Je ne pense pas qu’ils soient de taille pour l’instant. Quelques dizaines de minutes plus tard, sous un ciel se faisant un peu sombre, nous arrivons à la maison, devant laquelle se tiennent debout mes parents et tonton Kawhi, heureux de nous voir sains et saufs.
- Mes chers apprentis espions, soyez les bienvenus au domicile des Shuridan ! Je suis Bunmei et voici ma femme Anaé. Nous sommes les parents de Haydn et de Seimei. Ne soyez pas timides, entrez qu’on fasse un peu plus connaissance !
Les invités s’installent dans le séjour, tandis que ma sœur et moi restons en retrait afin d’observer attentivement la conversation qui va suivre. Maman prépare le dîner dans notre cuisine américaine tout en les écoutant discuter. La première chose que Papa leur demande c’est leur ressenti de Tokyo-U. Chacun prend la parole en décrivant des aspects magnifiques : Ryouga fait mention de Katsushika et des bikers, Silvana souligne la beauté de notre quartier vert, Kamui évoque Setagawa et son culte pour l’eau, Ilona loue la qualité des mets de Nerima. Eren quant à lui raconte son émerveillement devant le quartier d’Edogawa. Adam ramène tout ce beau monde à la réalité en s’étonnant du contraste entre les quartiers mentionnés précédemment et Medellin, une vaste terre dénuée d’infrastructures décentes. Papa leur répond que la situation le chagrine beaucoup, et qu’il a essayé à de maintes reprises de débattre avec eux, sans succès. Le roi de l’ouest exerce malheureusement une trop forte pression sur cette population. Pour arriver à nos fins, il faut l’abattre, et ce ne sera pas chose aisée : en général tous les combattants optent pour son camp et vivent à Hachioji dans de belles demeures.
N’étant pas insensible à cette situation, Silvana propose son aide, que tonton Kawhi désapprouve. Il se justifie en disant que l’ASED n’a pas à s’occuper des affaires de Tokyo-U, sous peine de se faire sanctionner par l’État japonais, et ce peu importe la situation déplorable dont l’on peut faire état. Silvana n’est vraisemblablement pas satisfaite de cette réponse et monte la voix. C’est la première fois que je la vois avec cette attitude, elle qui est d’une humeur si joyeuse d’habitude d’après les paroles de ses camarades. Ilona tente de la calmer mais elle ne décolère pas. Adam, Ryouga et Eren lui donnent raison et tentent à leur tour de convaincre tonton Kawhi qui campe sur sa position. Silvana promet alors à notre famille de nous prêter main forte aussitôt sa formation terminée. Maman la remercie. De son côté Papa la prévient des conséquences que pourrait avoir cet acte considéré comme un acte de traîtrise : la destitution de son statut d’espionne (partielle voire définitive) couplée à de la prison, voire la peine capitale pour éviter toute fuite d’informations. Afin qu’elle prenne sa décision en ayant pris toutes les informations en compte, il décide de raconter l’histoire de notre famille et de Tokyo-U.
Papa et Maman sont nés en Malaisie et y ont fait des études de journalisme. Ils ont décidé ensemble de quitter le pays pour un autre où on ne se préoccuperait pas de leur religion chrétienne. Au Japon leur duo a tout de suite été adopté, leur professionnalisme ne connaissant pas d’égal. Cependant leur amour du travail bien fait n’a pas plu à tout le monde, notamment le gouvernement qui dissimule l’existence des Damnés et de Tokyo-U. Papa et Maman avec leur groupe de travail ont voulu révéler aux citoyens japonais la réalité du sort réservé aux personnes commettant des crimes. Cela leur a valu la Damnation. Tonton Kawhi, qui était proche des parents, a immédiatement cherché un moyen de pouvoir les contacter. Quelques semaines plus tard l’ASED fut créée. Cela fait donc un peu plus de cinq ans que nous habitons à Tokyo-U. Nos débuts ont été durs à vivre avec un nouveau monde à découvrir mais nous n’avons jamais baissé les bras. Tokyo-U à l’époque était très différent du Tokyo-U d’aujourd’hui. Celui qu’on surnomme aujourd’hui le Roi de l’ouest dominait toute la ville. Il avait mis en place un système de subordination très élaboré. Personne ne sait vraiment depuis quand ce souterrain existe, cependant nous avons la certitude qu’il y a eu des jours heureux avant l’arrivée de cette personne, il y a une dizaine d’années.
Grâce à sa force il a pu s’entourer des meilleurs combattants de la ville et prendre ainsi le contrôle des ravitaillements, rationnant le peuple. Il a également réussi à soumettre les médecins et à ranger de son côté les scientifiques et les ingénieurs. De plus il a instauré une monnaie locale, le Damn, pour créer des conflits entre les Damnés. En effet il s’assurait de la production de billets d’un Damn dont il donnait un exemplaire à chaque habitant chaque jour, ce qui bien évidemment ne suffisait pas à subvenir aux besoins de tous les Damnés puisque le prix d’aliments de première nécessité ne coutait pas moins de cinq Damn. Les vols et les meurtres se sont multipliés, d’où la relative stabilité de la démographie de Tokyo-U. Notre arrivée a bouleversé ses plans. Nous n’avions pas peur de lui et nous avions une arme : l’information. Les habitants donnaient tout ce qu’ils possédaient pour acquérir une information sur leur voisin, sur le monde à la surface, sur comment essayer de le rejoindre. Nous avons « fait fortune » en vendant nos informations. Grâce à ce trafic nous avons gagné en influence et à notre grande surprise de nombreuses personnes sont venues rejoindre nos rangs.
Nous voulions nous faire petits mais notre réputation est arrivée aux oreilles de l’ennemi, bien malgré nous. La conséquence a été la guerre, il y a trois ans. Les fabricants d’armes nous ont fourni en pistolets principalement, permettant à notre camp de repousser nos adversaires, grâce à notre surnombre. Ils se sont retranchés à l’ouest de la ville en érigeant une barrière. Ils ont reconnu leur défaite pour cette fois-là et nous ont averti qu’ils se vengeraient un jour. Depuis les relations semblent s’être apaisées, ils ont même l’air d’avoir accepté leur situation avec l’esclavage de centaines de personnes qui habitaient à l’ouest de la ville. De notre côté nous avons développé les quartiers centre et est de Tokyo-U pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui.
Ce récit a bouleversé tous les aspirants espions, cela se vit sur leurs visages. Néanmoins la détermination de Silvana n’a pas diminué d’intensité. Bien au contraire cela a décuplé sa volonté d’aider notre population. Elle semble même avoir entraîné avec elle ses compagnons. Papa les met en garde : son niveau est tel que finir la formation d’apprenti espion n’est qu’un minimum requis pour espérer le vaincre sans arme. Ils s’en moquent : après leur formation ils sont bien décidés à mettre de l’ordre dans Tokyo-U. Le dîner terminé, ils se préparent à retourner à la surface. Juste avant qu’ils partent je leur adresse une dernière parole : « Seimei et moi rejoindrons vos rangs dans trois ans, lorsque nous serons majeurs ! Nous avons du talent à revendre vous verrez ! ». Ryouga répond : « Nous vous attendons avec impatience ! ». Silvana ajoute « Prenez bien soin de vous d’ici là et donnez-vous à fond. S’il n’y a pas de contretemps on se revoit dans quelques mois ! ». Et nos héros sont repartis, encore plus motivés que jamais.
Dernière édition par Sejins le Jeu 25 Avr - 13:53, édité 9 fois |
| | | | Pérona
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| Dim 2 Sep - 18:19| |
| Ce chapitre 3 c'est de la booombe !! On apprend enfin l'origine du nom de Sekai R qui prend tout son sens ! Je dois avouer que l'idée était toute simple mais que, le fait de pas l'avoir dit dès le départ, on comprend pourquoi et ça fait encore plus sens, donc chapeau !
C'est cool ça fait un mélange de Battle Royal et de Hunger Games ! C'était vraiment intéressant ! On comprenait facilement les actions des personnages (sauf Ryouga, il est trop con xD) Je crois que ce chapitre est mon deuxième préféré, après le premier ! On s'ennuie pas, y a de l'action et la fin est super mignonne !
Après un truc que je pourrais te reprocher ça serait que tu n'aères pas assez tes paragraphes, par exemple tu pourrais faire des alinéas entre les dialogues ou dans différentes parties de tes paragraphes, parce que sinon ça fait des gros blocs ! Et pourquoi pas faire une sorte de code couleur ? Mais bon après ça encore ça reste en option, c'est pas obligatoire du tout, c'était juste une proposition. Ca pourrait un peu égayer ton texte et le rendre plus sympa à lire.
Sinon niveau fautes d'orthographe, j'en ai pas vu, c'est nickel et très agréable à lire ! Je trouve ton style d'écriture vraiment sympa, très frais ! On sent que ça te tient à cœur et que t'as imaginé toute l'intrigue derrière donc ça fait plaisir à lire ! Hâte de lire la suite en tout cas <3
|
| | | | Sejins
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| Dim 2 Sep - 19:01| |
| Merci ma femme j'attendais ton commentaire avec impatience, ça me fait plaisir que t'aies aimé ce 3e chapitre. Alors pour le nom, je dois t'avouer que j'ai trouvé ça un peu par hasard ^^ (les noms des personnages ont été pensés bien avant le nom de l'histoire) mais finalement je trouvais que ça collait bien avec leur philosophie donc ça m'a plu.
Je suis content que tu aies aimé cette épreuve, c'était pas facile de faire un scénario assez rapide sans trop tomber dans la simplicité. Ryouga c'est une boule de fierté mais ne t'inquiètes pas il va apprendre à se méfier des gens ^^ Et aussi il prendra une tournure plus sérieuse plus tard dans l'histoire c'est prévu (quand son passé lui reviendra en pleine figure notamment).
J'accepte volontiers tes conseils, pour l'alinéa ce sera corrigé dès le chapitre 4 merci. Je t'avoue que je n'aime pas trop les couleurs dans un texte c'est pour cela que je ne l'ai pas fait mais si ça t'aide pour la lecture je le ferai volontiers pour les 6 personnages principaux et le Directeur (les autres personnages restant en noir).
Pour les fautes d'orthographe je me relie beaucoup (même pour un simple commentaire sur le forum ^^) donc voilà c'est plus sur la syntaxe que tu verras des fautes, voire sur de la concordance des temps mdrrr
Vu que tu as lu le chapitre 3 je pense que tu sais déjà de quoi va parler la suite, on en a déjà parlé en privé. I LOVE YOU <3
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| | | | White Wind
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| Dim 2 Sep - 22:04| |
| Comme Péro, j'ai bien aimé ce troisième chapitre ! Tu as de la suite dans les idées et j'ai bien aimé l'ambiance à la Hunger Games x)
Même conseil que Péro, il faudrait trouvé le moyen d'aérer ton texte. Après avec les contraintes de mise en page du forum, c'est franchement pas pratique mais ouais, n'hésites pas à aller à la ligne même en dehors des dialogues, de séparer en plus de paragraphes peut-être et les alinéas sont une bonne idée également.
Je t'ai souligné quelques incohérences en privé mais sinon à part ça, j'ai hâte d'avoir la suite ! |
| | | | Sejins
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| Ven 7 Sep - 22:56| |
| À la demande de White et de Pérona, j'ai essayé d'aérer mon texte en faisant plus de paragraphes et en intégrant un code couleur (pour les chapitres 2 et 3). Par ailleurs, sur les conseils de White, j'ai apporté quelques corrections sur certaines actions et j'ai un peu développé le début du chapitre sur leurs relations. J'espère que ces modifications vous plairont. |
| | | | Ichigo
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Humeur : >w<
| Sam 8 Sep - 15:21| |
| Sejins, tu es un génie, j'ai lu toute ton histoire d'un coup ! Moi qui ne lis pas les histoires des membres du forum d'habitude... J'ai tout lu et pourtant tu fais des chapitres assez conséquents ! Mais tu as un style d'écriture qui est vachement sympa, ça se lis bien, c'est bien écrit. Pas de fautes, je trouve que les phrases se suivent bien, pas de répétitions etc.
J'ai lu avec le code couleur et c'est une bonne idée parce qu'on différencie bien les différents personnages.
D'ailleurs ils sont top tes persos ! Tous différents avec une histoire, un passé. J'ai bien aimé le principe quand ils rêvent tous ensemble.
Sinon bah continue je trouve ton histoire hyper bien faite !
Hâte de lire la suite ;3 |
| | | | Sejins
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Humeur : Joyeux
| Sam 1 Déc - 20:04| |
| OMG je viens de voir ton commentaire Ichigo ! Je te remercie énormément, c'est vraiment très gentil <3. Je ferai encore plus d'efforts ma Dianouuuuuu pour te rendre la lecture le moins pénible possible <3
Le chapitre 4 que vous attendiez tous est enfin disponible ! Bonne lecture ^^
Alors j'ai une question à vous poser. Voulez-vous que je poste en commentaire ma fiche des personnages importants de l'histoire ? Cela vous permettrait peut-être de vous immerger encore un peu plus dans l'histoire. Vous pourrez vous y référer en cas d'oubli sur un personnage en particulier (si je la poste maintenant elle sera en page 1 ce sera parfait). Dans ma fiche pour chaque personnage j'ai inscrit les informations de base (nom, sexe, âge, apparence, taille) et aussi des informations complémentaires (caractère, profession, passé ...). Si vous voulez la fiche je vous propose deux choix : soit je ne poste que la partie "informations de base". Soit je poste les deux parties mais en ne vous dévoilant que les informations que vous savez déjà, auquel cas je rajouterai les informations au fur et à mesure (mais il y aurait un risque de spoil pour les nouveaux lecteurs). Je pourrai aussi pour chaque personnage mettre les infos de base apparentes et mettre les infos complémentaires en spoil. Bref j'attends vos avis ^^ |
| | | | Manchot
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Humeur : Comme d'habitude
| Dim 2 Déc - 9:05| |
| Alors là Sejins... C'était génial ! J'ai vraiment adoré ton histoire ! Déjà, c'est super agréable à lire. Les phrases s'enchaînent bien, c'est facile de s'immerger dans ton récit. Et ensuite, quel récit ! Tout est très bien trouvé et exploité, les personnages, les lieux, le concept, tout ! J'ai notamment beaucoup aimé ta présentation de Tokyo-U, t'as pris le temps de bien décrire toute la ville ce qui la rend vraiment réaliste, avec sa propre histoire et ses quartiers spécifiques ! Avec ça, le côté futuriste que tu utilises très bien... C'est tout simplement génial, je n'ai pas d'autre mot pour le décrire. J'ai hâte que tu postes la suite, tes personnages sont trop attachants !
Pour ta question, je pense qu'il vaut mieux laisser les informations de base apparentes et mettre le reste en spoiler ^^ |
| | | | Lucy
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Humeur : non
| Jeu 6 Déc - 17:06| |
| J'aime beaucoup ton histoire !!! Tu l'écris très bien |
| | | | Pérona
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Humeur : Un peu d'thé ?
| Lun 31 Déc - 15:44| |
| Chapeau Sejins ! Tu sais j'apprécie vraiment de plus en plus ta plume, j'ai pas le vocabulaire adéquat pour exprimer ce que je ressens quand je te lis mais je sais pas, t'as vraiment un style spécial ! Après j'aime beaucoup ta présentation, c'est aéré, c'est clair, c'est tout comme j'aime !! Tu t'es beaucoup amélioré depuis le premier chapitre et là c'est par-fait !
Ensuite une chose que j'ai particulièrement aimé c'est tes descriptions de paysage ! Elles sont limpides et très actuelles (le quartier, vert, le street art etc.) donc on s'y reconnait facilement et on a moins de mal à se l'imaginer. Alors que justement normalement pour décrire des villes futuristes c'est plus compliqué mais toi je vois que tu te débrouilles bien donc aucun problème là dessus ! Je suis vraiment tombée sous le charme de Tokyo-U d'ailleurs !!
Et puis après je dois dire qu'on s'attache de plus en plus aux personnages (#TeamEren !!) L'oncle Kahwi je l'aime bien aussi tiens ! Ils sont tous très différents les uns des autres et puis c'est cool de les voir interagir ensemble etc. ça montre que mine de rien ils sont unis, c'est un vrai crew ! Vive le Sekai !
En tout cas hâte de lire la suite et désolée pour le retard !! (spamm moi la prochaine fois pour pas que j'oublie de lire xD) On voit très clairement que tu t'es amélioré que ce soit dans la présentation mais aussi on sent que t'es plus à l'aise à l'écrit maintenant donc tout ça fait que c'est plus agréable à lire ! Continue comme ça Sejins !! |
| | | | Sejins
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| Lun 31 Déc - 17:22| |
| Manchot : Merci beaucoup, j'essaye de faire du mieux que je peux à chaque fois au niveau du français :) Pour Tokyo-U j'ai passé un temps conséquent pour la géographie que j'allais donner à la ville, ton commentaire me fait très plaisir <3 Pour les personnages j'ai toujours l'impression que je n'en fait pas assez, que tout le monde n'a pas assez de place pour s'exprimer mais si tu apprécies ça me rassure ^^ Et pour ta réponse merci beaucoup je vais faire ça :)
Lucy : Grazie mille Lucy ! <3 Je vais essayer de garder la même exigence ^^
Pérona : Merci beaucoup, ça fait plaisir de savoir qu'on s'améliore de chapitre en chapitre, je t'avoue que ça fait longtemps que je n'ai pas relu les précédents ^^ Oh t'as aimé mon Tokyo-U c'est trop gentil !!!! <3 Je savais que tu attendais cette description avec impatience et ta réaction me touche énormément :) Comme tu as pu t'en rendre compte, mes deux principaux problèmes dans ma narration concernait la description des paysages et la description des sentiments des personnages. Bien que je dois encore m'améliorer, ton commentaire me confirme une certaine progression, c'est agréable à savoir ^^ I love my crew <3 Tqt il n'y a pas de retard, ce n'est pas obligation de lire chaque chapitre à sa sortie mais bon vu que tu m'autorises à te spammer je ne vais pas hésiter prépare-toi mdrrr |
| | | | Sejins
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| Lun 31 Déc - 17:40| |
| Je m'excuse d'avance pour le double post (et même triple post), je vais publier dans ce commentaire (et dans le suivant) la fiche des différents personnages de l'histoire ^^ Eren MortierSexe : Masculin Âge : 25 ans Apparence : peau métisse noire-blanche, cheveux mi courts bruns, yeux marrons Taille : 1m80 - Histoire:
Français parti au Japon débuter une nouvelle vie. Créateur et PDG de The Promised Wonderland, une entreprise à but associatif célèbre mondialement, il devient un Damné suite à son meurtre d’un chef d’un clan de yakuzas.
Sachiko NunnerySexe : Féminin Âge : 30 ans Apparence : peau blanche, longs cheveux blond vénitien, yeux marrons Taille : 1m75 - Histoire:
D’origine européenne, ses parents sont inconnus. Elle a longtemps vécu au couvent avant d’être recrutée par la division spéciale de surveillance des Damnés, dont elle est l’une des membres d’origine. Elle est en fonction depuis 10 ans. Elle est surnomée Niya-san par ses proches et La Femme au Chapeau noir par ses ennemis et ses rivaux.
Hamiko Mortier (anciennement Yatsuki)Sexe : Féminin Âge : 25 ans Apparence : peau jaune, longs cheveux noirs, yeux marrons Taille : 1m65 - Histoire:
Femme d’Eren.
Hannah MortierSexe : Féminin Âge : 4 ans Apparence : peau jaune, longs cheveux blond vénitien, yeux marrons Taille : 1m05 - Histoire:
Fille d’Eren. (Déclarée décédée)
Kawhi PowellSexe : Masculin Âge : 55 ans Apparence : peau noire, courts cheveux noirs et quelques cheveux blancs, yeux marrons Taille : 1m90 - Histoire:
Créateur et directeur de l’Agence Spéciale des Espions Damnés (ASED), une agence privée collaborant étroitement avec l’État. Ancien espion ayant réalisé de nombreux exploits à tel point qu’on le surnomme Ryuku, le dragon de la mort. Il a un tatouage de dragon dans le dos.
Ryouga ShintaroSexe : Masculin Âge : 22 ans Apparence : peau jaune, cheveux noirs mi longs (tresses), yeux marrons Taille : 1m77 - Histoire:
Sera dévoilée plus tard ...
Ilona AsagawaSexe : Féminin Âge : 28 ans Apparence : peau jaune, cheveux mi longs noirs (2 couettes), yeux marrons Taille : 1m58 - Histoire:
Séquestrée, torturée et violée pendant plusieurs mois, son calvaire s’achève lorsqu’elle tue par empoisonnement son agresseur qui ce jour-là était trop fatigué pour cuisiner. Depuis, elle se méfie des hommes.
Kamui SatoSexe : Masculin Âge : 18 ans Apparence : peau jaune, cheveux mi courts noirs, yeux marrons. Taille : 1m69 - Histoire:
Enfant non désiré, il vécut une enfance difficile. Se retrouvant par hasard sur la scène d’un meurtre, il fut désigné coupable suite à la dénonciation de ses parents qui ont trouvé avec cette affaire une occasion de se débarrasser de lui. Il déteste le Japon actuel et son loisir préféré est la pêche.
Silvana Dos SantosSexe : Féminin Âge : 18 ans Apparence : peau noire, longs cheveux noirs, yeux verts Taille : 1m72 - Histoire:
Adolescente, elle a rejoint un groupe de voleurs pour subvenir aux besoins de sa famille au Brésil. Lors de leur séjour au Japon, ils effectuent de nombreux petits vols et décident de réaliser un grand casse dans une grande banque avant de rentrer au Brésil. Utilisée comme appât à son insu pour le braquage, c’est la seule personne à avoir été capturée. Malgré cela, elle ne divulgue pas le nom de ses complices qui réussissent à fuir. C’est une fille d’humeur joyeuse.
Adam HaidiSexe : Masculin Âge : 35 ans Apparence : peau légèrement mate, courts cheveux noirs, yeux marrons Taille : 1m97 - Histoire:
Ancien garde du corps d’un riche styliste. Lors d’une tentative de meurtre dans le domaine de celui-ci, Adam utilise son arme pour neutraliser les agresseurs ce qui a laissé des traces partout dans le domaine. Le fils du styliste s’en offusque ce qui provoque la mise en place d’un meurtre déguisé contre Adam qui se retrouve piégé. Ses muscles au niveau des bras et des jambes sont des muscles synthétiques.
La suite sera dévoilée plus tard...
Akina Itoki (Ai-Fairy)Sexe : Féminin Âge : 30 ans Apparence : peau jaune, longs cheveux blonds (chignon), yeux bleus Taille : 1m70 - Histoire:
Espionne de l’ASED. Elle a eu le même agent de surveillance des néo-Damnés qu’Ilona. Elle possède des petites ailes dans son dos.
Haydn ShuridanSexe : Masculin Âge : 15 ans Apparence : peau bronzée, courts cheveux noirs, yeux marrons Taille : 1m70 - Histoire:
Damné au grand talent de combat, c’est un grand aventurier.
Seimei ShuridanSexe : Féminin Âge : 15 ans Apparence : peau bronzée, cheveux mi courts noirs, yeux marrons Taille : 1m70 - Histoire:
Sœur jumelle d’Haydn. Aussi douée que son frère au combat, elle est d’un tempérament calme.
Anaé ShuridanSexe : Féminin Âge : 40 ans Apparence : peau bronzée, cheveux mi longs noirs, yeux marrons Taille : 1m76 - Histoire:
Journaliste spécialiste des questions politiques intérieures, sociales et environnementales.
Bunmei ShuridanSexe : Masculin Âge : 40 ans Apparence : peau bronzée, courts cheveux noirs, yeux marrons, porte des lunettes Taille : 1m85 - Histoire:
Chef de la famille Shuridan, qui a des origines malaisiennes. Journaliste spécialiste des questions politiques extérieures, économiques et diplomatiques.
Dernière édition par Sejins le Lun 31 Déc - 17:44, édité 1 fois |
| | | | Sejins
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Humeur : Joyeux
| Lun 31 Déc - 17:41| |
| Fiche personnages (suite) Pour les autres personnages, à suivre ... |
| | | | Pérona
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Humeur : Un peu d'thé ?
| Mar 1 Jan - 23:01| |
| Gg pour les fiches de personnages ! Ça amène un + je trouve et puis c'est sympa de se remettre un peu dans le contexte et à nous imaginer les personnages donc c'est cool ! |
| | | | Ichigo
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Humeur : >w<
| Mer 2 Jan - 14:10| |
| Les fiches des personnages m'ont aidées à m'y retrouver dans l'histoire comme ça faisait un moment que je ne l'avait pas lu donc bonne idée !
J'ai lu le chapitre 4 et je rejoins Péro sur la description de la ville, tu l'as si bien faite (tu parles si bien King de DOP aussi ;3) on arrive très bien a imaginer les décors et ça nous rend plus proches de l'histoire de comment peuvent vivre les personnages etc.
En tout cas continue comme ça :3 <3 |
| | | | Sejins
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| Sam 11 Mai - 11:38| |
| Salut tout le monde ! Avec la fin de l'année qui approche mon temps d'écriture augmente, je suis de retour aux affaires ! J'ai pas chômé pour vous pondre ce 5e chapitre, j'espère qu'il vous plaira ! Bonne lecture ! - 5ème partie:
« Conditions réelles »
27 février 2040 – 23h – Salle d’interrogatoire, quelque part à Tokyo
- Nom !
- Mortier.
- Prénom !
- Eren.
- Âge !
- 25 ans.
- Profession !
- Ex PDG de The Promised Wonderland, actuellement Damné.
- Que faisiez-vous dans les souterrains de Tokyo ?
- Une visite, recommandée par notre directeur Kawhi Powell.
- Pour quelle raison ?
- Sûrement pour nous remettre les idées en place après notre déconvenue lors de notre dernière épreuve.
- Sûrement ?
- Je ne suis pas dans sa tête, l’êtes-vous monsieur ?
- Savez-vous que vous avez dépassé le temps limite de séjour dans les souterrains ? Pas plus de six heures d’affilée !
- Je n’étais pas au courant de son existence.
- En êtes-vous sûr ?
- Aussi sûr que votre interrogatoire me dérange.
- Tiens, nous avons un comique parmi nous ! Je vous promets de vous tirer les vers du nez à vous tous et de fermer l’ASED ! Les Damnés ne peuvent prétendre à aucun droit !
- Si notre pays tient la route au niveau international, on le doit en grande partie à l’ASED donc si j’étais vous je me tiendrais à carreaux, Chef d’état-major Yamada.
- Je sais très bien à qui nous devons notre place sur l’échiquier mondial, contrairement à vous. Vous pouvez rompre !
Kenji Yamada… Un des plus jeunes chefs d’état-major jamais nommés au Japon, il a à peine la trentaine passée. Depuis qu’il est entré au poste il y a deux ans, l’armée nippone a retrouvé son prestige d’antan. Excellent au kung-fu et doté d’un grand sens de la justice, il n’a aucune pitié pour les criminels et toutes les autres personnes entravant la prospérité de la justice. C’est pour cela qu’il se méfie de l’ASED d’après le Directeur. Pour moi les férus de justice sont les plus faciles à manipuler, j’espère qu’il est bien préparé mentalement.
28 février 2040 – 11h – Salle de réunion
- Bonjour mes enfants ! J’espère que le petit Yamada ne vous a pas fait cauchemarder cette nuit !
- Pour qui nous prenez-vous Directeur ? Nous ne sommes pas des amateurs, s’insurge Ryouga.
- Le gros tas de muscles a raison, nous ne voulons pas de votre pitié le vieux, renchérit Ilona.
- Je ne sais pas pour vous mais ses questions étaient d’un ennui, répond Kamui en baillant.
- Je suis heureux de l’apprendre, parce que cet homme peut se montrer convaincant quand il le veut.
- Visiblement ça n’a pas marché, se satisfait Ilona.
- Avec cet incident, vous devrez vous faire petits. Vous ne devez sous aucun prétexte vous faire remarquer, c’est peut-être l’avenir de l’ASED qui est en jeu. Ai-je été clair ?
- Oui !
- Bon revenons à nos moutons. Le mois prochain sera dédié aux armes de moyenne distance comme vous le savez. Mais de plus vous aurez un autre apprentissage. Je pense que le moment est bien choisi pour vous introduire aux langues. Nous n’en avons jamais beaucoup parlé ensemble mais un espion de l’ASED opère aux quatre coins du globe. Et pour cela il faut savoir parler un certain nombre de langues. Mes assistants et moi avons étudié vos dossiers en profondeur. Nous savons vos facilités et vos difficultés. C’est donc en connaissance de cause que nous vous avons attribué à chacun des langues à apprendre. Vous aurez des cours quotidiens.
- Vous savez vraiment tout sur nous, c’est génial Directeur ! s’écrie Silvana.
- Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne chose, soupire Eren.
- Ils savent comment nous faire progresser au mieux et là est le plus important, analyse Adam.
- Ryouga tu es bien silencieux sur ce coup-ci je trouve, remarque Eren. Pas de réponse de Ryouga.
- Trêve de paroles, je vous annonce vos langues. Tout d’abord vous devez tous maîtriser le japonais et l’anglais. Je sais que pour le premier c’est bon mais vous devez perfectionner votre anglais. Eren je sais que ta langue maternelle est le français, par conséquent tu es déjà trilingue.
- En effet, je ne vois pas trop quelles langues je pourrais apprendre.
- Tu vas apprendre deux nouvelles langues. Ta couleur de peau est idéale pour des opérations en Afrique. Nous avons donc choisi pour toi le swahili qui est une langue parlée dans de nombreux pays du continent (même s’il y a des variantes).
- Ça ne va pas être de la tarte !
- Tu as peur ? La deuxième langue est encore plus compliquée car il n’y a pas d’écrits qui existe à ce jour. Cette langue s’appelle le Kaani. En as-tu déjà entendu parler ?
- Pas du tout, où cette langue est-elle parlée ?
- Elle est parlée partout en Afrique. C’est une langue secrète parlée par les partisans de la Révolte. L’Afrique est en train de se réveiller et d’agir dans l’ombre. Dans peu de temps les Africains reprendront les rennes de leur continent. À ce moment-là, ils deviendront une puissance redoutable. Avant que tout ceci n’arrive tu devras sympathiser avec eux, récupérer des infos. C’est l’un de nos indics sur le terrain qui est venu exceptionnellement au Japon pour t’apprendre les bases. Cette langue est en perpétuelle évolution, les Kaanis sont très vigilents. Le reste tu devras l’apprendre là-bas.
- Je ne vais pas chômer Directeur, je vous en remercie, dit Eren avec ironie.
- Je suis désolé Eren, s’excuse Kawhi. Ryouga, nous sommes au courant pour tes difficultés en langue. Pour toi nous avons concocté un programme un peu différent des autres. Tu vas devoir apprendre les principaux accents de la langue anglaise : l’accent britannique, américain et australien.
- Ça va être du gâteau, ne vous en faites pas pour moi, assure Ryouga.
- Je n’en doute pas une seule seconde, répond Kawhi. Ilona, nous savons que tu as des racines russes. Tu vas donc te concentrer sur l’apprentissage du russe et de l’ukrainien.
- Quelque chose me disait que j’allais tomber sur ces langues, sourit Ilona.
- Kamui ton profil d’asiatique paysan un peu passe-partout est un grand atout pour l’ASED. Tu vas apprendre le chinois et le coréen.
- Comme vous voulez Directeur, soupire Kamui.
- Silvana, comme tout le monde le sait tu parles couramment portugais. Nous allons rester sur les langues latines pour toi. Tu ajouteras à ta collection les diverses nuances d’espagnol : Espagne, Argentine et Uruguay principalement.
- Ça marche Directeur !
- Quant à toi Adam tu vas aussi devoir travailler sur différentes versions d’une langue : l’arabe. Le Maghreb et le Moyen-Orient ne doivent plus avoir aucun secret pour toi !
- Bien.
- Tout le monde a eu son attribution, maintenant mettez-vous au boulot !
L’apprentissage est ardu, mais tout le monde se donne à fond. Nous faisons tous des progrès fulgurants. Un mois a passé et nous sommes maintenant capables de tenir une conversation basique dans toutes les langues que nous sommes en train d’apprendre. L’épreuve sur les armes de moyenne distance n’est rien d’autre qu’une partie de laser game légèrement modifiée. Le joueur avec le plus de points remporte la partie. Tandis que la plupart opte pour des fusils ou des mitraillettes, Ilona est la seule à réaliser un choix différent : elle jouera avec un révolver.
La partie commence sur des bases assez lentes, tout le monde fait attention à ne pas se faire avoir dès le début comme Ryouga lors de la dernière épreuve. Les premiers tirs ne se font entendre qu’après cinq minutes de jeu. Une fois n’est pas coutume c’est Eren qui ouvre le bal. Il manque sa cible qui se meut très rapidement. Cet espace serré, où la vision est fortement réduite convient parfaitement aux qualités de Silvana, dont l’agilité et la dissimulation ne sont plus à démontrer. Un par un elle enchaîne les coups sur tout le monde, sans exception. Ryouga et Adam de par leur carrure sont très en difficulté. Kamui se débrouille très bien. Eren et Ilona peinent à tirer leur épingle du jeu devant l’adresse des cadets du groupe. Très rapidement Silvana et Kamui prennent de l’avance, tandis que les autres concurrents sont très en retrait. Le score final est sans appel : Silvana remporte l’épreuve avec 31976 points. Suivent Kamui avec 24212 points et Adam qui s’est servi de son expérience de garde du corps pour obtenir 17586 points. Eren finit quatrième avec 14938 points. Ilona décroche l’avant-dernière place in extremis avec 7456 points. Ryouga se retrouve dernier avec 7129 points.
Grâce à sa victoire, Silvana obtient un duel avec un espion de l’ASED. Sa tenue de majordome, sa chevelure sombre arrangée en queue de cheval, ses yeux noirs perçants, tout montrait chez lui qu’on n’avait pas affaire à un débutant. Son arme est un simple pistolet. Silvana reste sur son fusil d’assaut. Le concept de l’épreuve est la suivante : un concours de « meurtres ». Chacun à son tour va entrer dans le simulateur. Des simulations d’ennemis armés vont surgir d’un peu partout, tout autour du candidat, par vagues. Le but : réussir le plus de vagues possibles. Celles-ci vont s’intensifier progressivement. Le jeu s’arrête lorsque le candidat « meurt » dans la simulation.
C’est à l’agent professionnel que revient l’honneur d’ouvrir l’affrontement. Son nom est Zaito Enchi. L’environnement dans lequel il a été envoyé se compose d’une ville aux bâtiments détruits, écroulés, incendiés. La vision de loin s’en trouve donc diminuée. Il n’y a pas âme qui vive aux alentours, les habitants semblent avoir été évacués. Il règne un grand silence qui ne sera interrompu que par l’arrivée des ennemis… ou pas. L’espion profite du calme ambiant pour se positionner à un endroit stratégique, tout en restant sur ses gardes. La ville se situant légèrement en pente, il se rend à son point le plus haut, c’est-à-dire la mairie.
Le lieu ne présente aucune trace d’une quelconque attaque. Il se rapproche prudemment de l’édifice, son arme en main pour tirer à n’importe quel instant. Il sait qu’il est à découvert mais il prend tout de même le risque de se présenter de front. Arrivé à une vingtaine de mètres de l’entrée, il essaie de distinguer la moindre présence à l’accueil. Personne. Il ne détecte aucun mouvement. Soit il n’y a personne, soit l’ennemi est en position. Il pousse tout doucement la porte d’entrée. La mairie étant très petite et ne possédant qu’un étage, l’accueil se retrouve comme étant une cible évidente pour l’adversaire. Au lieu de se faufiler discrètement dans la pièce, il monte les stores et se met bien évidence devant la porte d’entrée. Il tire un coup en face de lui qui atterrit sur un mur. Deux militaires sortent de leur cachette : malheureusement pour ces derniers l’agent expérimenté est plus vif qu’eux. Il les tue sans aucune difficulté. Les deux autres soldats se montrent et ouvrent le feu. Zaito esquive et riposte aussitôt. Il les met hors d’état de nuire. Après s’être assuré de l’absence d’un nouvel ennemi, il met à feu le bâtiment : il ne veut prendre aucun risque. Il s’est emparé du point stratégique de la ville et s’en satisfait intérieurement.
Désormais il patiente en rechargeant son arme, attendant l’arrivée de l’ennemi. Il n’aura pas attendu bien longtemps : une poignée de secondes après s’être assis en tailleur, il aperçoit un commando d’une demi-douzaine d’individus venir dans sa direction. La partie va enfin pouvoir commencer. Il se débarrasse aisément des premières vagues, n’utilisant qu’au maximum une seule balle pour chaque ennemi. Une étrange impression s’installe alors que Zaito se rapproche sans aucune difficulté de la 20ème vague. Depuis le début de l’épreuve, les ennemis foncent sur lui mais ratent incontestablement leurs tirs à chaque tentative.
- C’est moi ou Zaito est très rapide ? se demande Silvana.
- C’est plutôt le niveau des ennemis qui laisse à désirer, se moque Ryouga.
- Qu’est-ce que vous en pensez les autres ? questionne Kawhi.
- Il utilise quelque chose pour les gêner, je ne vois que ça, déclare Adam.
- Je suis d’accord avec lui, acquiesce Eren.
- Peut-être qu’il leur envoie une image de lui à d’autres endroits que sa place actuelle pour les duper, je ne sais pas trop. La scène à laquelle on assiste est difficile à croire, constate Ilona.
- Ou pire peut-être qu’il les drogue ! s’exclame Kamui.
- Tu ne dors pas pour une fois ? Tu as raison, le spectacle vaut la peine d’être vu, s’enflamme Ryouga.
- Vos réponses à tous sont intéressantes, mais la vérité est tout autre. Ou du moins vous l’avez effleurée des doigts. Vous ne saurez le secret de Zaito qu’à la condition de devenir un espion de l’ASED.
Avant le début de la 30ème vague Zaito retire ses gants blancs pour faire place à… des mains pour le moins normales. Un peu pâles mais aucun signe particulier. La boucherie continue malgré la difficulté accrue des vagues : soldats en boucliers antiémeute, snipers, hélicoptère. Rien n’y fait, l’espion s’en sort sans aucune égratignure. À la fin de la 50ème vague il demande même à Kawhi de mettre fin à la simulation. Ce dernier accède à sa demande puis s’adresse aux apprentis espions :
- Avez-vous pu constater le niveau d’un espion de l’ASED ? C’est impressionnant, n’est-ce pas ?
- C’est tout simplement monstrueux Directeur, comment voulez-vous que je fasse jeu égal avec lui ?
- Je vais être honnête avec toi Silvana, c’est tout simplement impossible avec ton niveau actuel. Zaito a été gentil avec toi en ne complétant que 50 vagues. Il a estimé que si tu dépassais cette barre alors tu mériterais tout son respect. C’est à toi de jouer mon enfant.
- Allez Silvana, écrase-moi ce petit prétentieux ! encourage Ilona avec détermination.
- Fais de ton mieux tu n’as rien à perdre, réconforte Adam.
- Si tu perds tu n’es plus des nôtres ! prévient Ryouga.
- Ne l’écoute pas on est de tout cœur avec toi, soutient Eren.
- Bonne chance ! souhaite Kamui. Mais ne traîne pas trop ou je pourrais bien m’endormir.
Silvana prend place dans le simulateur. Dans sa tête plusieurs pensées se bousculent. Elle se remémore la sublime prestation de Zaito et se demande comment elle pourra faire mieux ou ne serait-ce qu’aussi bien que lui. Elle veut gagner, cela ne fait aucun doute. Gagner pour elle tout d’abord, afin de prouver à ses anciens partenaires qu’elle n’est pas inutile. Gagner pour prouver au Directeur qu’elle mérite sa place au sein de cette promotion hiver-printemps 2040 malgré l’absence d’atout majeur. Gagner pour montrer à Ilona qu’elle est digne de la protéger. Gagner pour venger Ilona et tous ses amis des moqueries de Akina Itoki qui considère la nouvelle promotion comme peu talentueuse. Gagner pour obtenir le respect d’un professionnel.
Le simulateur lui dévoile un terrain et une atmosphère complètement différents par rapport à l’épreuve de Zaito. Elle se trouve… en mer ! À bord d’un grand navire ! La fête bat son plein à l’intérieur : elle se retrouve embarquée dans une croisière ! La jeune apprentie ne s’est pas préparée à cela. Mais elle a retenu la leçon de l’épreuve de la forêt. Elle se reconcentre de suite pour chercher la présence d’un ou plusieurs intrus sur le bateau. Elle sait qu’il y en a forcément un. Les conditions ont beau être totalement différentes, le but reste le même : éliminer les ennemis déjà présents sur place et se préparer aux vagues. Elle est actuellement sur le pont, avec quelques passagers. Elle a reçu un message vocal dans sa tête : elle joue un militaire s’assurant de la bonne tenue de la croisière et de la sécurité de ses participants.
Elle fait donc un tour du pont, en regardant discrètement les affaires des quelques touristes qui s’y trouvent. Aucun ne semble suspect sauf une femme portant un chapeau beige et des lunettes de soleil rouge. Tremblotante, elle tient son journal un peu haut pour une personne allongée sur un transat. « Une diversion sûrement. » se dit-elle. Mais elle devait en être certaine. Elle refait donc une petite tournée sur le pont en observant plus attentivement les petits objets. Elle remarque une sacoche fermée mais à l’allure bien remplie aux côtés d’un homme en chemise et bermuda profitant simplement du soleil sur son transat. « Une femme très tendue et un homme très décontracté, ces gens ne sont pas professionnels. Un ramassis d’idiots. » se moque Silvana. L’ancienne voleuse se rapproche tout doucement de l’homme et saute sur sa sacoche. Elle l’ouvre et découvre une arme automatique. Bingo ! L’homme, surpris, ne peut rien tenter. Silvana s’empresse de l’éliminer avec une balle en plein cœur. La femme entre en action et lance un couteau que Silvana évite de justesse. Cette femme avait-elle joué la comédie ? Combien de fois encore allait-elle être surprise au cours de l’épreuve ? C’en était trop pour la Brésilienne. Elle enchaîne une série de plusieurs tirs dans la tête de la femme, complètement trouée.
La tension retombée, elle raccompagne les autres passagers du pont à l’intérieur en tentant de les rassurer du mieux qu’elle peut. Elle se souvient que les vagues étaient apparues assez rapidement avec Zaito et par conséquent ne prend pas de risque. Elle réunit tous les participants de la croisière et leur fait part de l’opération qu’elle mène. Pour leur sécurité, elle les invite tous à monter sur le pont qui n’a qu’un seul accès. L’action se déroule dans le calme, un calme assez inhabituel selon Silvana. Une fois tout le monde sur le pont, elle demande à tout le monde de se laisser fouiller. Certains hommes manifestent leur désaccord, ce à quoi elle répond en pointant son arme sur eux. Elle sépare la foule en trois groupes : les hommes, les femmes et les enfants en bas âge, et le reste. Elle s’occupe d’abord du groupe des enfants et adolescents : rien à signaler. Elle les isole et appelle le groupe des femmes et des enfants en bas âge. Le résultat est le même, aucun individu n’est suspect. Stupéfaite, elle passe au groupe des hommes. Rien d’anormal encore une fois. Malgré tout elle reste sur ses gardes, elle a un mauvais pressentiment.
- Alors on peut retourner à nos activités maintenant ? adresse un homme à Silvana.
- Oui on a fait tout ce que vous avez demandé ! supplie une femme portant un bébé.
- Oui, il n’y a pas de problème. Vous êtes libre ! déclare Silvana.
- Ah ben ce n’est pas trop tôt ! grogne un autre homme.
- Ce n’est pas trop tôt. Ce n’est pas trop tôt… marmonne Silvana. Tentons un truc.
L’apprentie espionne déclenche un tir dans le ciel qui fait disperser la foule. Parmi eux, quelques personnes semblent moins paniquées que les autres : trois adolescents (une fille et deux garçons), et six hommes. « Je le savais ! », s’écrie Silvana en son for intérieur. « J’ai l’expérience des otages, vous m’avez bien sous-estimée. », s’exclame la jeune femme. Son instinct lui avait conseillé de se méfier, à raison. Elle a donc envisagé plusieurs possibilités : soit les ennemis se cachaient dans la foule, soit l’ennemi était la foule entière, soit l’ennemi s’était posté à un endroit duquel il avait une vue sur toute la foule. Elle a rapidement écarté la dernière possibilité, s’étant occupée de la femme au journal et de l’homme à la sacoche sur le pont. Restait les deux premières hypothèses. Même si elle penchait pour la première option, la maîtrise des émotions de tout le monde lui avait instillé un doute. C’est dans le but de lever ce doute qu’elle a entrepris de surprendre les passagers. La tactique a parfaitement fonctionné, les intrus se sont dévoilés. C’est alors que sans aucune hésitation elle les crible de balles. Quelques secondes plus tard un son annonce « Début de la première vague ! ».
Les premières vagues sont composées de petites troupes apparaissant du fond du bateau. Celles qui suivent font place à des divisions armées arrivant soit par bateau soit par hélicoptère. Pour la 23ème vague ce qui fait face à elle c’est un passager victime de chantage par téléphone… mais elle ne l’a pas identifié, habituée désormais à l’arrivée de soldats à l’extérieur. Ce passager est un jeune garçon qui ne doit pas avoir plus de quinze ans. Il attire Silvana à l’intérieur en prétextant que sa petite sœur a fait une crise d’asthme et s’est évanouie. En réalité c’est le garçon qui a assommé sa jeune sœur. Elle écarte le monde venu s’approcher de la fille allongée par terre. Les enfants restent à ses côtés et s’agrippent à Silvana. Elle n’arrive plus à effectuer le moindre mouvement. Le garçon s’empare alors du fusil d’assaut et tire sur la benjamine de la promotion H-P 2040.
- Alors Zaito, comment as-tu trouvé la prestation de Silvana ? demande Kawhi.
- Très intéressante, elle a montré de bonnes capacités d’analyse, de réactivité et de combat bien évidemment. Néanmoins la façon dont elle perd est quelque peu… inappropriée à son statut je dirais.
- Sa bonté est sa plus grande faiblesse, elle ne l’a pas encore compris semblerait-il….
- En effet elle est tombée dans le même genre de piège qu’à l’autre épreuve d’après ce que vous m’avez raconté. Par contre pouvez-vous m’expliquer quelque chose Directeur ? Pourquoi avoir complètement changé de décor et surtout, pourquoi avoir instauré un niveau de vague 0 très élevé par rapport au mien ? Ce n’est pas très équitable. Sa partie doit lui paraître décevante alors qu’elle correspond plus ou moins au niveau 40 de ma partie, si ce n’est plus si on considère que son niveau 0 comprend une quinzaine de niveaux.
- Tu n’as pas tort. En fait j’ai réalisé tout cela pour plusieurs raisons. La première d’entre elles est de surprendre l’agent, parce que c’est comme ça que ça se passe sur le terrain. Malgré le briefing il y a toujours des éléments différents une fois en mission. Elle a fait honneur à l’ASED sur ce point. Deuxièmement, je voulais la pousser dans ses derniers retranchements. Il est essentiel de donner tout ce qu’on a, voire plus. Il n’y a pas meilleure façon pour s’améliorer de manière saine et productive. Elle m’a apporté satisfaction, malgré la fin. Ce qui me fait arriver au dernier point : vérifier qu’elle ait bien appris de ses erreurs, ce qui ne semble pas être tout à fait le cas. On a encore un peu de temps pour régler la mire.
28 mars 2040 – 18h – Salle de réunion
- Et bien, quelle journée bien remplie ! Nous avons eu plein de rebondissements, ça me fait plaisir ! Alors je voudrais tout d’abord féliciter tous les participants, vous avez tous fait de votre mieux. Ensuite je voudrais remercier Zaito qui a bien voulu servir d’adversaire pour cette épreuve. Je lui laisse la parole pour s’exprimer sur la prestation de Silvana.
- Apprentie espionne Silvana Dos Santos… Tu as gagné tout mon respect ! Malgré des moyens peu conventionnels, tu as réussi à résoudre les problèmes qui t’ont été posés, et ça n’était pas chose aisée. L’infiltration ennemie est toujours une situation difficile à gérer et tu t’en es bien sortie. Néanmoins tu dois apprendre à mettre ta gentillesse de côté en mission, où tu pourrais te mettre gravement en danger. Et pas seulement toi. Tes coéquipiers également si tu effectues ta mission à plusieurs. Et si la mission échoue c’est l’ASED qui est en danger, et même potentiellement le Japon tout entier. Tu dois le garder en tête. Je suis fier d’avoir pu jauger ton niveau et je te souhaite de continuer à progresser avec tes camarades. Les cinq autres agents ont un œil sur vous, ne l’oubliez pas. Ce sera tout pour moi.
- Merci beaucoup monsieur Enchi, je vais mettre tout mon cœur pour appliquer vos conseils. Silvana s’incline.
Ce moment convivial est interrompu par l’apparition d’un homme aux allures d’Aladdin : il a la même couleur et coupe de cheveux, à peu près la même couleur de peau, et porte des vêtements similaires.
- Mais dites donc c’est mignon ici, vous faites mumuse dans des simulateurs ? Il n’y a pas à dire la qualité est présente, l’ASED c’est vraiment le top du top.
- Comment es-tu entré dans l’établissement ? s’énerve Kawhi.
- Mais par la porte d’entrée voyons ! Tes employés ont été bien aimables.
- Mes employés sont entraînés aux arts martiaux, tu n’as pas pu te débarrasser d’eux aussi facilement !
- Ah bon tu crois ? Tu veux aller voir par toi-même ?
- Tu fais un peu trop le malin mon garçon, on va vite te calmer. Promotion H-P 2040, voici pour vous une situation de combat belle et bien réelle. Occupez-vous de lui et montrez-moi vos progrès !
- Oui !
- Ramenez-vous, je vais vous montrer ce qu’est réellement un art martial.
- 6ème partie:
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| | | | Pérona
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Localisation : Kaer Morhen
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Humeur : Un peu d'thé ?
| Sam 18 Mai - 23:44| |
| Pouloulou le retouuuuuur !! Déjà j'ai kiffé la petite insolence d'Eren au début, quel thug hihi
Ensuite le fait d'inventer une langue secrète, ici le Kaani, est une idée super intéressante!J'aime beaucoup le concept ! Après Zaito est super stylé!! J'aime toujours autant le fait qu'on ait le droit de voir les points de vues des autres personnages, ça te permet d'exploiter tous les personnages de ton histoire !
Et puis ce Aladdin qui fait son apparition !! Hâte de lire la suite Sejins!! :D |
| | | | Sejins
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Humeur : Joyeux
| Dim 19 Mai - 17:33| |
| Et oui, Eren sait user de sa répartie (expérience d'ex-PDG) pour brouiller les pistes ^^ Merci pour la langue ^^ Ça me fait plaisir de voir que l'effet que j'ai voulu donner à ce personnage te parvienne ^^ Oui c'est vrai, Eren c'est le personnage principal de l'histoire mais ses 5 camarades sont tout aussi importants ^^ C'est pour ça que j'essaie de m'attarder sur eux tous le plus longtemps possible, même si c'est pas facile :/ - Spoiler : chapitres 1 à 5:
Pour l'instant chacun a ses petits moments, et jusqu'à maintenant seules Ilona et Silvana ont eu un grand moment individuellement (on peut également ajouter Eren sur les 2 premiers chapitres, même si ce n'était pas du combat et même si c'était avant l'arrivée à l'ASED bah c'était quand-même un moment fort). Dans le prochain, ce sera à un autre garçon d'avoir la lumière normalement. Tout le monde y passera, c'est sûr.
Tu sauras tout sur cet "Aladdin" dans le prochain chapitre (que j'ai déjà commencé à écrire) et ce sera à l'issue de ce dernier que je l'inclurai dans ma fiche des personnages (avec Zaito). |
| | | | | | | | | | | Sekai R | |
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